Ah!Quand Rozé sortit le gros œuf à main de l’un de mes cartons alors qu’on emménageait officiellement toute ensemble, j’était pour ma part en train de placer un à un les différents composants hautement volatils d’alchimie dans mon bureau de travail. Mon attention était clairement toute dirigée vers ce que je faisais. Les brassés un peu trop et les composants pouvaient se révéler inutilisable, voir imploser dans leur petite bouteille. Déjà que le transport avait été assez ardu, ce n’était pas à un pas de la réussite que j’allais me laisser distraire de les placer dans leur écrin de métal. J’en retint presque mon souffle comme si la pertinence de ne pas laisser un filet d’air de ma bouche pouvait assurer la réussite de cet exercice délicat. Une à une, je les transférais de leur base de transport à leur positionnellement semi-final, avant de refermer le coffret enchanté avec un mouvement aussi doux et léger qu’une plume déposé au sol par la brise. Je frottai mes mains l’une dans l’autre; un sourire d’appréciation sur mes traits alors que mon regard pouvait maintenant se relever vers la vue droit devant moi. La grande fenêtre au rideau dont la couleur ne cessaient d’onduler dans les tons de vert, de dorée et de rose. C’est que ça faisait du bien d’être ici avec Norine et Rozé; et même si j’avais négocier les termes de ma présence à Grimardent, je n’en était pas moins contente d’avoir la liberté d’action loin des machinations de mon paternel. Les études de Rozé était financé par les Stein. Norine, pour sa part, avait finalement déterminé qu’elle avait vraiment trouvé difficile la dernière année pendant laquelle j’avais passé le plus clair de mon temps à étudier la mode sorcière et moldus à travers le monde et avait tranché comme quoi qu’elle serait aussi de notre réunion. J’avais le cœur en fête. Vraiment! C’était un délice d’être ici. Je savais qu’au-delà d’étudier, on s’attendait à beaucoup de chose de ma part. Ce n’étaient pas les défis qui ne m’avait jamais fait fuir par le passé. Je visais la tête de notre famille, à hériter des secrets que grand-père n’avait toujours pas donné à personne encore. C’était un test perpétuel; autant sur ma personne, mes talents et performance ; autant social, académique et d’ordre pratique. Un que je me refusais d’échouer; et l’un des échecs possibles restait toujours ce qui était arrivé à la mère de Rozé ou de Norine. Non, dans ce cocon avec mes deux cousines; je serais bien plus protégée qu’en résidence universitaire ou à la maison. Assister aux aller et venue de Driss et père dans le bureau des hommes à valider des positions politiques et en parallèle la fin potentiel de ma vie avant d’être qu’un objet de captivité dans un mariage purement avantageux pour eux que pour moi - non ici au moins j'avais une certaine quiétude. S’il le fallait, je m’y plierais, mais si je pouvais leur donner toutes les raisons pour me rendre indispensable, c’était cet angle d’attaque que je prenais et que je prendrais toujours.
Je l’avais complètement oublié…La voix de Rozé vint me tirer de mon observation et de mon pur moment contemplatif. Il n’y avait vraiment rien de particulièrement mignon à cette vue à demi sur des routes de bétons. N’empêche que ce n’était pas tant la vue mais le ressentie de cette situation qui me portait à l’alégresse. Un décor de bitume et des branches qu’était cet arbre aux large feuilles vertes dentelées, dont la brume avait laissé une sorte de couverture un peu humide et que les maigres rayons du soleil entre deux nuages quasi perpétuel faisaient luire doucement. Mes mains vinrent se poser sur le coffret de transport vide avant de me retourner, un éclat d’intérêt pour cette conversation que ma cousine se faisait à elle-même et qui était en partie associé à attirer mon attention. Le coffret, beaucoup trop grand pour rentrer dans mon bureau, tenu dans les poignées latérales étaient appuyé contre mon ventre le temps de le déplacer jusqu’à la malle plus loin qui serait rangé par notre elfe de maison lorsque nous aurions tous fini de mettre en place. Je baissai la tête me concentrant sur ma charge avant de la poser au sol à deux pas des pieds de ma partenaire de rangement. Ces sneakers ne me revenaient toujours pas; mais pour les avoir essayer, j’avouais que je les avais trouvés plaisant à porter – plaisant mais hideux.
Voilà! Avant de me redresser et suivre du regard des chevilles aux mains de ma cousine, notant l’œuf couleur caramel salé, puis son expression sur le visage. Elle aurait pu avoir un doigt devant les lèvres à se questionner que ça aurait eu le même effet que les points d’interrogation que je voyais se présenter dans son regard. Je balançais la tête de côté très légèrement avant de tendre mes mains manucurés vers elle qui avait commencé à caresser la surface légèrement bosselé de l’œuf d’un mouvement presqu’inconscient.
Je l’avais gardé. Avec les ASPICs et après le retour à la maison et … bref. Je me suis dit que vu que nous serions de retour ensemble, ça serait un bon moment pour découvrir ce qu’il contenait. Il est toujours chaud, mais n’a jamais éclos. Je me demande ce qu’il y a dedans. Donne. Mais elle continuait à le caresser un bref instant avant de poser qu’un doigt sur la surface de manière consciente, la tête penché vers l’avant et le regard plein de douceur vers l’œuf comme s’il s’agissait d’un joyaux. Ça se voyait qu’elle avait envie de le garder, après tout, c’était un peu comme un petit bébé dans ces bras, et elle avait toujours eu tendance à avoir cette mignonitude face aux créatures et aux personnes. Au lieu de le prendre, je posai moi aussi mes mains dessus en m’approchant, assurant un regard de connivence et un sourire tout aussi intéressé que doux à son endroit. L’une de mes mains passa en dessous palpant la texture et percevant l’effet de l’étrange chaleur qu’il dégageait.
Ou donne pas. - J’eut un petit rire alors que je notais nos deux regards descendre à nouveau vers l’œuf. –
Je me disais qu’on trouverait peut-être dans un de tes livres ce que c’était… Des livres Rozé en avait pas mal, de toute autre nature cependant que les miens. Norine était plus du genre à détenir des grimoires de potions; un véritable archivage de tous ce qui était le plus simple au plus complexe en passant par le plus étrange et merveilleux. Mais des livres, ici, c’était à foisons. Il ne restait qu’à déterminé si elle avait tout apporter avec elle ou si elle comptait tout simplement faire des allés retour en direction de l’Allemagne.
Attends. Attends quoi ? Un sourire naturel continuait à arquer sur mes joues alors que les mains de Rozé quittait la surface brun doré et que la mienne la remplaçait s’appliquant à le redresser. Vous pensez qu’elle s’est en allé sans un regard en arrière ? Mais non, elle aura regardé tout ce que je faisais avec l’œuf jusqu’à s’assurer que je l’avais correctement.
Je reviens. Je hochai de la tête, avant de me rendre pieds nus jusqu’à mon lit ou je m’assis et posai le coco sur un cousin de soie. Il glissa légèrement prenant un angle oblique alors que je m’étendis sur la couette blanche bien rembourré de duvet d’oie. Je le repoussai d’un doigt avec une envie de rire, avant de lever les pieds dans les airs comme une gamine et de les balancer l’un après l’autre dans une attente. Ce n’était ni formel, ni élégant mais j’étais dans ma chambre et outre mes cousines, je ne risquai aucun commentaire déplacé sur mon manque de tenue ou mon comportement enfantin. Je jetai des regards de gauche à droite, en analysant ou je poserai mes cadres préférés. Après tout, j’étais là pour un moment alors j’avais traîné quelques objets d’art pour agrémenté ma chambre et cacher ces murs beaucoup trop neutre à mon goût. Épurée peut-être mais pas sans style! Mon esprit se hasardait et je ne remarqua même pas que l’œuf avait glissé sur la douillette. Quand j’entendis les pas de ma cousine revenir, je reposai mes yeux sur l’œil absent avant de le chercher dans les replis de la couverture. Là, il était là, juste un peu plus bas, et je bénis le ciel qu’il soit brun et non d’un blanc clair. Le posant rapidement, tout en me relevant sur les genoux, j’eut l’air d’être prise en flagrant délit de quelque chose pendant environ les deux premières secondes de son arrivée dans la chambre. Échange de regard amusé, puis je notai qu’elle avait apporter avec elle quatre livres peu épais coincé sous son bras alors qu’elle en avait un d’ouvert dans les mains et dont son pouce semblait servir de marque-page.
Tu as trouvé quelques choses, voire plusieurs choses, on dirait. Partage, je vais cherche moi aussi. Oui. Sauf que si je me souviens bien tu as trouvé cet œuf à la boulangerie et si mon souvenir est exact; j’avais lu quelques chose d’étrange sur la nidification d’une créature que j’avais trouvé très étrange mais je ne me rappelle plus ou. Je me rappelait juste qu’il était petit, alors j’ai pris les quatre moins volumineux, en espérant qu’il s’y trouve. Elle se posa elle aussi sur le lit et me laissant choisir l’un d’entre eux, avant de continuer elle-même sa lecture. Je ne savais pas trop ce que je cherchais, ni n’était familière aux volumes qu’elle avait apportés. Placé comme des fiches d’études, les différents sujets commençaient par des images mouvantes de la créature, son type, sa dangerosité, sa localisation et ça continuait encore et encore.
J’dois regarder quoi exactement ? Rozé mordait sa lèvre, l’air particulièrement concentré avant de lever un doigt pour me signifier d’attendre qu’elle ait terminé. Venant de ma cousine, soit elle était sur une piste soit elle avait relu quelques chose de captivant.
Tu devrais trouver l’info dans reproduction.Elle ponctua le terme avec attitude avant de replonger le nez dans le livre. Pour ma part, je trouvai facilement la section avant de commencer la lecture lentement à la recherche du mot œuf comme élément de référence. La section ne parlait pas que de la croissance du bébé animal mais aussi des rites de reproduction de ceux-ci. Alors que j’avais pas une envie particulière à en savoir autant sur le fait que le crabe de feu, se faisait à demi-explosé pour attirer une femelle et que selon la couleur et la grosseur, il attirait la partenaire qu’il lui convenait. Qu’il la… ah oui! Mais les termes précis, ça donnait très peu envie. Ou est la partie des œufs ? J’vous passe ma révision sur l’anatomie, la méthode pour que … ah oui. C’était un peu trop d’info animalier pour moi. Œuf! Nous dissions. Mais force était de constater que ce n’était pas un œuf de crabe vu que la couleur et la taille ne fonctionnait pas avec la description.
Je l’ai!Enfin! En espérant que ça soit la bonne parce que le prochain chapitre sur les Dirico ce n’est pas tant ma tasse de café.
Par Merlin, merci! J’espère que c’est le bon. J’suis pas trop certaine d’apprécier la lecture. C’est à la fois intéressant et terrifiant. Tu te souvenais que les crabes de feu s’accroche à la carapace de la femelle par ses griffes aux pattes antérieurs et qu’il passe à deux doigts de s’écorcher vif sur la carapace de … Alors. Dis-moi! Mais Rozé avait l’air particulièrement sereine, ce qui avait quelque chose de vachement troublant. Tant qu’elle ne s’imaginait pas hybridé des créatures magiques comme futur plan de carrière, le mode d’accouplement n’était pas forcément le sujet le plus pointu à retenir.
Alors. Si je sais. Et … y’a pire, attend. Mais mes yeux s’agrandirent et mes deux bras se croisèrent à répétition avec une pointe de panique et d’un rire mal à l’aise. C’est que c’était de la torture zoomagique que j’avais droit, ou je n’en savais rien! Et c’est que ça l’amusait en plus, alors qu’elle tournait les pages jusqu’à une portion particulièrement bien détaillé. J’vous jure, à peu près les trois minutes les plus longues depuis le début de journée à essayer de rediriger toute mon attention vers la courbure de l’œuf pour me distraire et essayer de penser ça tout sauf les rondes nuptiale des vivets. Quand finalement, elle eut pitié de moi et accusait la couleur définitivement pourpre de mes joues, elle retourna à la page originale du livre avant de prendre un ton plutôt solennel.
Tu avais dit l’avoir trouvé dans la farine, c’est bien cela ? Oui c’est bien cela. J’aurais dû comprendre que la farine avait un sens dans l’histoire ? Parce que j’avais beau me souvenir de ce moment honteux avec assez de clarté, ça ne faisait pas en sorte que mettre un œuf aussi gros dans un sac de farine faisait beaucoup de sens selon moi. Je la regardai prendre l’œuf et le porté proche de son œil avant de le mesurer avec ces doigts.
Tant que tu me dis pas que c’est un œuf de dragon mangeur de millefeuille, j’crois que je devrais m’en remettre. Ça mange pas des millefeuilles des dragons, Max.
Sait-on jamais! À confirmer avec ta frangine!Et elle posa son livre ouvert sur le lit avant de finalement me révéler le contenu qui jusqu’à maintenant avait été sagement camouflé par une conversation plutôt hétéroclite. Je voyais l’image d’une sorte de félin s’agiter au haut de la page et qui semblait s’animer jusqu’à en sortir en bondir de gauche à droite en essayant d’attraper un papillon entre ces pattes. Il manquait plus qu’un autre spécimen ne s’anime sous les yeux et elles auraient l’accouplement des Fléreur en direct sur la page; chose qui finalement n’arrive jamais. Heureusement!
Bonne taille. La couleur peut variée. Le fait que tu l’as trouvé dans le sac de farine c’est qu’il souhaitait le faire éclore. Ici, c’est écrit que tu dois …Mais déjà elle reprenait le livre en main pour relire étapes sur étapes, comme les étapes d’une potion. Un. Le mettre dans un sac de farine. Deux. L’y laisser un mois. Trois. Laisser la pièce éclairée et bien chaude. Je crois que le plus gros questionnement fût; pourquoi un sac de farine ? Mais en fait, ça avait à peu près autant d’importance que de se questionner sur l’utilisation d’un ou d’autre autre ingrédient alchimique ou de celui d’un potion. Fallait avoir une certaine maitrise du sujet pour valider le pourquoi du comment et pouvoir être assez doué pour expérimenter nous-même au lieu de strictement suivre une recette au gramme près.
Alors… on doit trouver un sac de farine. – Information stupide qui passa dans ma tête, moi tant habitué à calculer les quantités. –
Il est écrit comment il doit avoir de farine dans le sac pour…Et Rozé se mit à rire comme si j’avais dit la chose la plus stupide qu’elle ait jamais entendu. Chose qui était étrange, vu que j’avais pas l’habitude de dire quelque chose de stupide et que surtout c’était vraiment un pur réflexe d’alchimiste qui m’avait poussé à me questionner. Ça avait l’air archi-marrant! Peut-être un peu trop et passé un certain stade, j’eut même pas le réflexe de m’en choqué vu que je rirais très fort moi aussi; assez pour attirer l’attention de Norine qui rentrait.
Hey! Qu’est-ce qui se passe ici ? Mais il n’eut qu’un moment d’arrêt alors que Rozé et moi échangions un nouveau un regard pour déclencher un rire encore plus fort. C’est qu’elle comprenait pas Norine, là sur le pas de la porte encore avec ces bottes hautes et son berret bleu. D’une voix entre coupé, Rozé tenta difficilement de valider l’information et de lui raconter qu’il nous fallait un sac de farine, sans oublier le passage ou elle avait réussi à me gêné assez pour que même malgré mon teint elle puisse noter le désarroi sur ma peau mate.
J’en ait un pour sorcier, si tu veux.Oh! T'es pas croyable! Norine. Et je lui balançais un oreiller qui franchit même pas à demi la distance et qui fit rouler l’œuf sur le lit jusqu’à ce qu’il s’arrête en heurtant à nouveau un cousin décoratif. C’était quoi ce jeu à savoir qui allait me choqué le plus, si Norine se mettait de la partie, j’suis même pas sur qu’on se rendrait à trouver un sac dans la cuisine. Surtout si elle allait chercher ledit livre. Mais ce fût d’un éclat de rire qu’elle le prit et le posa sur le fauteuil d’à côté en me faisant une petite révérence dans le but de me narguer. Mais ce fût Rozé qui mit fin à tout, en prenant l’œuf dans ces mains et en ayant clairement l’air de se mettre en marche. On allait VRAIMENT chercher un sac de farine, sembla-t-il. Et on allait vraiment, le mettre dans la cuisine à côté de la cheminée, y mettre le feu et attendre un mois. Oui, oui. Ça allait VRAIMENT arriver! Du moins, Rozé était archi-motivée; elle prenait les choses en main jusqu’à ce que d’un air protocolaire, elle me tente le sac d’un main et l’œuf en me signifiant que c’était bon. Y restait plus qu’à officialisé. Alors dans une ambiance communicative, avec l’impression de faire quelques chose de particulière étrange, voir inutile, parce que… qui aurait cru qu’il fallait mettre cet œuf dans un sac de farine … je finit par le déposé et le recouvrir tranquillement du bout des doigts d’un peu de la fécule qui se colla à mes doigts. Norine partit le feu avec l’aisance d’une pyromane et je finit par poser le sac au sol à une distance proche sans l’être trop pour éviter de le faire cuire dur et assassiner cette pauvre créature. Il ne restait plus qu’à attendre, s’assurer que l’œuf reste bien a chaud, allumer la lumière le soir pour plus d’éclairage et puis techniquement le tour était joué. Comme un chef d’orchestre, ce fût Rozé qui rappela presque tous les matins et soir de ne pas l’oublier; ce pauvre petit chat qui n’en était pas encore un, en croisant les doigts que… Rozé ne s’était pas trompé parce que sinon on allait en rire pendant très longtemps.