SOMMAIRE -

I. Palier Animagis

fait | Palier #2 - amato animo animato animagus.
à faire | Palier #3 - titre du rp.
à faire | Palier #4 - titre du rp.
à faire | Palier #5 - titre du rp.
à faire | Palier #6 - titre du rp.
à faire | Palier #7 - titre du rp.

II. Palier Oclumens

fait | Palier #2 - oculto.
à faire | Palier #3 - titre du rp.
à faire | Palier #4 - titre du rp.
à faire | Palier #5 - titre du rp.
à faire | Palier #6 - titre du rp.
à faire | Palier #7 - titre du rp.

Des jours durant, peut-être même des semaines tu avait garder cette feuille de mandragore sous ta langue. Et chaque soir à la lune tu avais scandé ses quelques mots, magiques, qui devait au prochain orage t’octroyer enfin la forme de l’animal totem qui te représentais le mieux ; « amato animo animato animagus ». Vous étiez bon nombre d’étudiant de Uagadou, l’école de magie des pays d’Afrique, à suivre ce même procéder. A attendre cet orage qui ne venait pas et qui menaçais même de sècheresse les terres agricoles des villages alentours. Certain de tes camarades avaient même déjà échouer à la tâche. Et en réalité, sur la trentaine que vous étiez cette fois à suivre les enchantements, vous n’étiez maintenant plus que trois en lise pour devenir animagis. Le silence ne te faisait pas peur et tu te devais, de toute manière, de réussir. Echouer pour reprendre plus tard n’était pas une option. Pas pour toi, pas ici, pas maintenant. Et ça, malgré ton très jeune âge tu l’avais compris.

Petit à petit et au fil des jours et des semaines, des mois qui s’étirait tu avais commencé à sentir se second cœur battre dans ta poitrine chaque soir alors que la ton gris-gris, petite poupée vaudou, restait tout contre cœur tu répétais inlassablement la formule, comme une prière qui viendrais exaucer un souhait. Et enfin vins ce matin, les premières lueurs de l’aurore marquée d’un éclair qui fendit le ciel et répercuta le bruit du tonnerre qui gronda si fort qu’on cru le sentir dans les murs de l’école de magie. Instantanément tu avais ouvert les yeux. Qu’importe la tenue inappropriée de la nuit, de tes petits pas et pantoufle au pied tu t’étais ruée au dehors vers cette fiole qui reposait depuis tant de temps maintenant bien caché à l’abris de tous. En chemin tu avais bien croisé un autre camarade. Mais pas la troisième. Elle aussi, n’avait su garder le lien avec la magie tout ce temps.

C’est une potion rouge sang que tu déterras pour l’emporter avec toi un peu plus profondément caché au milieu des arbres qui bordait la montagne sur laquelle était suspendu l’école. C’est à genoux qu’une fois de plus, une dernière fois, tu pointais ton objet magique sur ton cœur pour prononcer les mots magiques « amato animo, animato animagus ». Puis tu bu, d’une traite, cette potion qui te laissa un goût amer entre les lèvres. Le second cœur dans ta poitrine n’avait jamais été aussi fort, aussi vaillant que ce jour. Et à côté de toi la pluie, diluvienne, tant attendu trempais chaque brin d’herbe desséchée par le soleil jusqu’à faire ruisseler les gouttes sur ta peau, tes vêtements. Te faire frissonnée aussi à chaque éclair qui semblait si proche que tu te demandais si le suivant n’allait pas te foudroyer.

Elle arriva alors, la douleur. Celle qui te prit au corps, qui te fis tomber un peu plus au milieu de la terre devenu humide alors qu’une main restais tout contre ton cœur et que l’autre, à plat sur le sol, gardait ton gris-gris, ta petite poupée. L’image allait se dessinée, petit à petit, dans ton esprit. Et enfin tu découvrirais à qui appartenait se seconde cœur.

La chaleur étouffante du soleil africain s'abattait implacablement sur la petite maison en chaume, enveloppant chaque recoin de son étreinte ardente. Ramonda, une enfant âgée de huit ans à la chevelure d'ébène, se tenait dans la cour, ses yeux sombres fixés sur le sol craquelé. Les paroles cruelles, comme des flèches acérées, et les regards méprisants de ses aînés résonnaient dans son esprit, créant un écho douloureux. Depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, elle avait été différente, une cible pour leur méchanceté.

Sa mère, une femme dont la force émanait à travers son regard empreint de bienveillance, sortit de la maison pour la retrouver. Se penchant devant son enfant, elle déposa avec tendresse sa main douce sur l'épaule de sa fille. "Viens avec moi, Ramonda." murmura-t-elle d'une voix douce, imprégnée d'un amour profond et d'une compréhension infinie. Guidées par une énergie invisible, elles pénétrèrent dans la petite hutte qui servait de foyer. L'obscurité tamisée offrait un abri contre la chaleur écrasante et les tourments extérieurs. Sa mère l'invita à s'asseoir sur une natte tissée, se faisant face. "Prête-moi ton oreille, ma douce." entama-t-elle, plongeant ses yeux dans les prunelles de Ramonda avec une intensité réconfortante.

"En toi réside quelque chose de rare et de précieux, une force puissante. Imagine-la comme une lueur que tu peux faire briller à ta guise, quand tu en as besoin. C'est ce qu'on appelle magie. Tu peux apprendre à barricader les pensées et les émotions des autres, à protéger ton monde intérieur." Les paroles maternelles agissaient comme une mélodie apaisante, une source de réconfort au sein de la tempête émotionnelle qui tourbillonnait en l'enfant. Une lueur d'espoir prit naissance en elle, un sentiment qu'elle n'était pas seule et qu'elle avait le pouvoir de se défendre contre les cruautés qui l'entouraient. Sa mère posa tendrement ses paumes sur les tempes de Chérie, fermant les yeux et l'invitant à faire de même.

"Ramonda, focalise-toi sur ton souffle. Laisse les pensées extérieures s'estomper, tels des nuages se dispersant dans un ciel vaste. Visualise-toi enveloppée par une barrière, solide et impénétrable. C'est toi qui décides ce qui peut entrer et ce qui doit rester à l'extérieur." Guidée par la voix maternelle et l'énergie rassurante qui semblait circuler entre elles, la petite fille suivit les directives de sa mère, plongeant dans un état de calme profond. Elle ressentit une force intérieure, une résilience, comme si elle repoussait avec détermination les émotions tumultueuses et les souvenirs douloureux. Sa mère était là, une présence guide dans chaque étape du processus.

À travers des séances répétées, Ramonda apprit à maîtriser son don d'occlumancie. Elle découvrit les secrets pour ériger des remparts mentaux, pour bloquer les souvenirs qui la blessaient. Chaque fois qu'elle se sentait submergée par les tumultes émotionnels, elle se réfugiait dans son esprit, y trouvant la force nécessaire pour se préserver. Avec le temps, l'occlumancie devint plus qu'un simple moyen de défense. C'était un moyen pour Chérie de se connecter à sa propre essence intérieure, pour devenir la souveraine de son propre royaume mental. Elle pouvait désormais percevoir les émotions des autres sans être submergée, elle pouvait résister avec dignité aux assauts cruels.

Ce souvenir fondamental était l'amorce de sa maîtrise naturelle de l'occlumancie. Chérie avait puisé dans les abysses de la douleur qui avait marqué son enfance, pour forger une barrière protectrice autour d'elle. Son esprit était devenu un sanctuaire, un refuge de paix face aux tempêtes extérieures qui la menaçaient. Cette expérience précoce avait été le fondement de la capacité innée de Chérie à résister aux intrusions mentales et à protéger son intériorité, une compétence qui allait non seulement la définir, mais aussi la guider dans son parcours de vie complexe et captivant.