@Etienne A. L. Ballessaim & @Irina A. Lupin

Il y avait pourtant tout ! Le carrosse, les chevaux, la pantoufle... manquait peut-être la citrouille ?

Vous savez, il y a un proverbe qui dit « L'heure, c'est l'heure. Avant l'heure, ce n'est pas l'heure. Après l'heure, ce n'est plus l'heure ! ». Sauf que pour Irina, « L'heure » c'est un concept un peu abstrait. Si bien qu'elle est autant capable de se lever à point d'heure que de se lever en même temps que le soleil. Un peu comme ce matin. Imaginez donc, les vacances sont bien installées, elle n'a rien de prévu -ou bien elle a oublié-, et c'est un jour férié -d'après ce qu'en dit le calendrier moldu accroché à sa porte de salle de bain qui, elle-même, est déjà bien cachée par tout un lot de cartes postales, de photos et diverses babioles rappelant le côté un peu fou de la jeune femme.
Mais revenons-en à nos moutons car si vous connaissez le proverbe, vous ne connaissez pas encore le rituel de Irina le matin. C'est-à-dire que Mademoiselle se lève fraîche comme une rose fanée, qu'elle passe sur son corps le premier vêtement qui vient -une chemise masculine tout ce qu'il y a de  plus banale (ça manque de fleurs ici!) qui appartient à on ne sait pas trop qui-. Elle ne prend même pas la peine d'en fermer les boutons puisque la suite de son rituel voudrait qu'elle traverse -on ne sait trop comment- sa cuisine ouverte qui donne sur le salon qui donne, lui-même, sur une terrasse la déposant sur le sable ; tout ça pour rejoindre la mer qui selon la marée sera plus ou moins haute.
Devant l'étendue d'eau, elle retirera la chemise avant de s'y tremper en tenue d'Eve, puis de la remettre, de faire le chemin en sens inverse -beaucoup plus fraîche qu'à l'arrivée- et de se mettre à faire ce qu'elle à envie de faire. Généralement, des petits plats qui serviront à pimenter ses journées, soirées, nuits ; tout et rien ?

Mais ça, c'est en temps normale. Parce qu'alors qu'elle baille à s'en décrocher la mâchoire et qu'elle s'étire en passant la porte de sa chambre, elle se retournerait presque d'un bond en entendant frapper dans l'entrée. Et si elle n'adopte pas la posture du ninja prêt à bondir c'est uniquement parce qu'elle s'est prit les cheveux dans un pot de fleurs accroché au plafond ! Se cognant la tête contre son voisin par la même occasion. Vraiment, cette maisonnette est un véritable piège à elle toute seule !
Quoi qu'il en soit, elle finira tout de même par prendre la direction du bruit tout en se massant le crane avec vigueur et nous pouvons tous l'affirmer ; si elle avait regardé par la fenêtre de sa cuisine avant d'ouvrir la porte, elle aurait sûrement fait une syncope ou... transplané ! LOIN ! TRES LOIN !

Parce que, voyez-vous, c'est qu'il y a des choses qui sont parfois choquantes dans la vie d'une jeune femme. Comme un homme qui dépose un genou à terre devant votre porte un bouquet de roses à la main. Pour être plus précise, ça aurait pu ressembler, dans son esprit à la stature qu'on adopte -quand on n'a pas d'imagination- pour une demande en mariage. Et ça... ça peut te foutre les chocottes sévère !
Non parce que, à la base, elle ne devait que faire « semblant » de fréquenter Etienne -aka Charming Prince- que pour que leurs parents respectifs leurs fiche la paix à ce niveau là. Bon, d'accord, ils s'étaient fait avoir comme des bleus puisque le « semblant » était sûrement plutôt « vraiment » mais bon... l'idée était là.

Sauf que Irina, n'avait pas eu l'idée de regarder par la fenêtre. Elle avait simplement ouvert la porte à la volée ; faisant cliqueter tous les gri-gris accrochés ici et là pour voir un homme dans une position étrange ; a moitié sur un pied, à moitié sur un genou, avec une courbure qui vous en dévisserait les cervicales et les lombaires en même temps. Il est souple en fait pour un jeune-vieux.
Rien que cette vision lui fit marquer un temps d'arrêt alors que sa main semblait peiner à quitter sa tête ; l'effet de la surprise sûrement alors qu'il gesticulait dans tous les sens pour se protéger de... mouettes... Temps d'arrêt doublé alors qu'elle hésitait entre claquer la porte en mode, ni vu ni connu je t'embrouilles je suis pas là ; sauter sur ses deux pieds pour le sauver ou... rire...

Au final, Irina fit un peu des trois à la fois. Pas ninja mais assez habile pour avoir le temps d'attraper la première chose posée sur un plan de travaille situé près de la porte ; courir sur le perron en esquivant avec une déconcertante habilité son carillon -miracle que Etienne ne se le soit pas encore prit dans la tronche, enfin vu la taille de la jeune femme c'est pas non plus étonnant qu'elle passe en-dessous sans avoir à se baisser- brandir son arme de fortune qui était... non pas une baguette mais une poêle d'où volait des champignons qui attendaient de sécher, claquer la porte ; agiter les bras dans tous les sens en hurlant -mais en veillant à ne SURTOUT pas toucher les pauvres volatiles. Le tout en riant comme une enfant.
Sauf qu'on ne le dira pas assez souvent mais Irina étant Irina... et sa maison étant sa maison ; elle fini par se cogner le tibia contre un pot de fleur, perdre l'équilibre en mangeant ses cheveux et les pétales de rose qui volaient de-ci, de-là avant de se raccrocher au seul être sur de cette micro-planète -Etienne bonjour- et de s'étaler de tout son long, entraînant celui qui ressemblait à un géant dans sa chute.

Sauras-t-il empêcher toute sa surprise d'être ruinée ? Telle est la seule question qui est digne d'être posée.