Y'a comme quelque chose qui ne va pas, chez Noah, quand il passe le portail sans même sembler en ressentir la désagréable sensation. Et ce n'est pas le fait qu'il est à Poudlard alors qu'il ne devrait pas y être. C'est plutôt le fait qu'il a le regard vissé sur l'entrée du château pendant que ses mains rejoignent les poches de sa veste en cuir. Son regard ne sera pas plus aimable lorsqu'il le tournera vers Primrose et qu'elle lui renverra un jugement étouffant. Est-ce que ça avait l'air d'être le moment ? Parce que là, l'insulte profonde qui passe dans ses yeux pour aller heurté la sensibilité de la Gryffondor, elle n'est pas imaginé alors qu'il la dépasse sans s'inquiéter de Miss Lewis. Il n'a pas le temps. Pas le temps quand il monte les escaliers quatre à quatre pour se diriger vers la bibliothèque. Et plus il avance, plus il voit les visages se retournés sur lui et plus il donne l'impression de devenir imposant. C'est que les traits de son visage sont tellement immobiles et ses yeux sont tellement noirs que ça en ferait presque froid dans le dos.

Un peu plus encore, sûrement, quand il arrive à la bibliothèque et s'arrête derrière un groupe de fille. Là, juste dans leurs dos alors qu'il avise le sac en silence. « Bougez. » Le son de cette voix est si sèche, si intransigeante et si glaçante qu'elles ne demanderont pas leur reste alors qu'il termine le chemin qui le sépare de la table pour attraper rageusement un tas de parchemin d'une main. Il dépliera quelques petites boules avant que son poing ne se referme dessus pendant que l'autre main se referme sur le sac, sans ménagement. Il cillera même pas quand il fera demi-tour, ignorant royalement la bibliothécaire qui doit se demander ce qu'il fout là. Il n'est pas à prendre avec des pincettes là. Parce que clairement, l'autre garce de Ollivander, Gaunt de mes deux, elle lui a clairement tapé sur le système. Nul doute que si il la croise maintenant, il l'empale sur place et fait déambuler sa tête ensanglantée sur la place publique.

Mais c'est pas ça, son plus gros problème. Son plus gros problème c'est de trouver Emily. Parce que oui, il est en colère contre l'autre pouffiasse. Mais pas que. Il l'est aussi contre lui et il s'inquiète. Et non, il n'imagine pas que...ce désastre ne soit pas de lui. Il ne la connait pas très bien Emily, mais de ce que Lily en disait, il doute franchement qu'elle soit du genre à coucher dans tous les coins de Poudlard depuis un mois. Et puis, il suffisait de savoir compter pour... Il devient encore plus noir là. Vraiment plus quand c'est mimi qui sort des toilettes comme une balle. Et qu'elle vient se marer en plein dans sa face, elle le traversera même pendant qu'il la maudit en la suivant du regard. Enfournant les parchemins dans le sac sans autre forme de procès.

Putain de merde...

Quand il ouvre la porte des toilettes, c'est sans se poser plus de questions que ça. Sa main viendra se crisper sur le sac avec force, jusqu'à lui en faire blanchir les phalanges alors qu'il la trouve recroquevillée sur le sol. Une main tenant le lavabo comme pour l'aider à ne pas sombrer. Bordel de merde...

Putain de bordel de merde ! C'était pas possible d'être aussi con ! Parce que clairement là, il le vit pas bien de la voir comme ça. Elle mérite clairement pas ça. Pas à cause de lui. Pas parce qu'il s'est chié. C'était pas lui le plus âgé ? Genre mec, tu pouvais pas penser avant de baiser ? Ben non hein, c'était pas le bon cerveau que t'avais activer. Il a une salve d'insultes silencieuses qu'il s'adresse alors qu'elle ne lève toujours pas les yeux quand il s'approche, déposant le sac à ses pieds quand il s'accroupit près d'elle pour la prendre dans ses bras. Et elle s'excusait en prime ! De quoi bien lui renvoyer sa connerie dans les dents. Même si, au fond, il lui en veut pas. D'ailleurs ça doit se sentir quand il laisse ses genoux tomber sur le sol et qu'il vient poser sa main sur sa joue, enfouissant la tête de la jeune femme contre son épaule.

« T'excuses pas, Emily. T'as rien fait de mal. » Putain de bordel de merde ! Il se flagelle là. Mais genre vraiment. Parce que oui, ils étaient deux, ils étaient consentants et personne n'a réfléchit. Sauf que celui qui avait le plus d'expérience, c'était lui ! C'est lui qui aurait dû demander. Lui qui aurait dû calculer ! Putain de merde... « J'suis désolé. »        

Y'a qu'une phrase qui tourne dans sa tête. La même insulte, encore et toujours et qu'il dirige uniquement contre lui. Contre son inconscience, contre sa propre connerie. Contre beaucoup de choses qu'il aurait dû faire et qu'il n'a pas fait et qui ont, au final, causé ça. Alors il a du mal à la lâcher, il ne le fait d'ailleurs pas. Tout comme il a du mal à entendre ses excuses, le même mot encore et toujours. Il à l'impression de l'entendre résonner dans sa boite craniène, comme un écho. Comme un couteau qui se plante dans sa chair à répétition. C'est douloureux, mais sûrement moins que ce qu'elle ressent alors qu'il la sent trembler contre lui. Putain de merde... Il a que ça dans la tête. Sa propre connerie, sa honte aussi, ses inquiétudes sûrement. Pour elle, pour lui, pour eux, pour leurs avenirs. Parce qu'il est loin d'être con Noah. Il sait clairement que là, ça le fait pas. Surtout que... Ils n'ont fait que coucher ensembles. Ils ne sont pas un couple, ils n'ont pas un rond et ils sont encore trop débiles visiblement pour penser à se protéger. Alors vraiment, ça le fait pas ?

Mais là, c'est pas vraiment le moment d'y penser au final. Parce qu'il s'agit pas de lui. Il s'agit d'elle, c'est elle qui porte toute la conséquence de cette tragédie, littéralement. Pas lui.
Alors il restera comme ça un petit moment, la tête posée contre son crâne, ses bras l'enlaçant tandis qu'elle répète ces mots inlassablement. Au fond, ça a quelque chose de déchirant. Parceque même si il n'y a pas d'amour, il l'aime bien Emily. Comme une amie ou une personne en passe de le devenir. Elle ne mérite pas ça. Pas maintenant. Et elle mérite encore moins de le traverser toute seule. Mais il commence à la connaître la Gryffondor, il soupçonne aussi qu'elle ne va pas le laisser faire comme ça. Qu'elle aurait plutôt tendance à vouloir tout gérer, tout porter sur ses épaules et continuer de parler, comme si ça n'existait pas.

C'était pas une bonne idée pour elle ça, n'est-ce pas ?

Alors quand enfin, elle trouvera la force d'en dire un peu plus, il passera ses mains sur ses épaules. En laissant une glisser jusqu'à son visage, jusqu'à son menton qu'il prendra entre ses doigts afin qu'elle lève la tête. « Ce n'est pas ta faute, Emily. Tu n'as rien fait de mal. » C'est doux et ferme à la fois. Un peu plus ferme en tout les cas que la première fois qu'il l'a dit. Sûrement parce que son regard qui cherche à accrocher celui de la petite blonde dit beaucoup de chose également. Il n'y a pas de colère dedans. La colère elle était pour lui, pour cette pute de Kassie qui lui a balancé cette nouvelle entre littéralement le fromage et le dessert. Sans aucune considération pour Emily et pour son ressentit. On pouvait être une pute, mais on avait le droit d'être classe aussi...

« Je suis là si tu veux en parler. Et là si tu ne veux pas. » Juste à côté. Parce qu'il va sûrement falloir un petit peu de temps à l'un comme à l'autre pour accuser le coup. Mais non, ne doute pas Emily, il bougera pas de là. Il va te suivre à la trace jusqu'à ce que tu lui parles. Quitte à devoir resté dans ces toilettes pour l'éternité. « Tu n'es pas toute seule, Emily. »         

On dirait pas comme ça, mais il est sûrement dans le même état qu'elle à l'intérieur. Peut-être parce que c'est parce qu'il arrive à rester doux et calme. Peut-être est-ce parce qu'il réfléchit et pose calmement ses mots avant de parler. Peut-être que c'est parce qu'il l'a enlacée aussi. Mais au fond, bien caché, il est en panique. Parce qu'il va pas le dire ouvertement mais clairement, il se voit pas papa. On est même très loin du compte là. Sauf que voilà, c'est pas complètement son choix au final et il l'imposera pas. Il est pas comme ça. Ou pas totalement. Pas en ce moment en tout les cas. Parce qu'il pourrait bien prendre le temps de réfléchir, en vrai et de s'en sortir si elle choisissait de le garder. Eventuellement, il pourrait même trouver une excuse pour la laisser gérer, ce serait pas étonnant, c'est un Nott. Sa famille fait pas référence dans la nouvelle marche du monde. Mais en vérité, lui c'est pas les autres. Et lui, il assumera sûrement le choix qu'il feront. Que les autres le juge ou pas, il assumera. Que ce soit pour l'aider à traverser ça ou que ce soit pour... plus loin dans l'avenir. Il assumera. « Emily... Y'a pas de problème. Y'a que des solutions. » Il insiste vraiment sur son prénom, comme pour s'assurer qu'elle comprenne bien que c'était à elle qu'il parlait et que, même là, il la voyait toujours.

Vraiment, c'était sincère. Il n'y avait pas de problème. « T'es pas un problème et je ne me sens pas obligé. Je suis juste là pour toi, si tu veux, c'est le résultat de mes actions aussi. » Et il va pas le redire mais il s'en veut à mort là. Limite l'enterrer ce serait pas suffisant pour qu'il oubli un jour ce moment, si il arrivait à l'oublier. Ce qui était pas gagné. On gagera qu'il aura peut-être la lucidité de faire le nécessaire pour se protéger dans le futur. Au moins pour éviter d'infliger ça à quelqu'un d'autre. « Mais là, tu vas trop vite. » Il sait pas trop si ça va rentrer ou pas dans sa caboche tellement il la sent partir loin. Dans son esprit et dans son corps alors qu'il fini par s'asseoir complètement par terre pour laisser sa tête reposer contre les éviers. « Arrêtes de penser au côté matériel. Emily, penses à toi en premier. »

Juste à elle. Qu'elle s'arrête trois secondes pour se recentrer sur elle. Pas sur le 'a côté'. Donc oui, il la prend dans ses bras, oui il la redresse par moment, cherche son regard comme pour la rassurer et qu'elle ne parte pas avec sa honte cachée sous son bras. Le sujet c'est pas les choses et c'est pas, les autres. C'est juste elle. Et tant qu'elle aura pas pigé ça, il ne bougera pas. Surtout pas maintenant qu'il vient de prendre sa main dans la sienne pour y enlacer ses doigts. Il a tout son temps là, si bien que la terre pourrait arrêter de tourner qu'il ne bougerait toujours pas. Pas tant qu'elle ne serait pas prête ou n'aurait pas réussi à évacuer tout ce qu'elle avait à évacuer.          

Elle ne pouvait pas penser à elle ? Bien sûr qu'elle ne pouvait pas penser à elle. Depuis le temps qu'il en entendait parler, d'Emily, c'était comme si il la connaissait déjà. En soit, au travers des paroles de Lily, il avait même une assez bonne idée de la dynamique de leur dortoir. Il y avait Oriana bien sûr, Oriana sur qui on pouvait toujours compter, l'autre feu de ce dortoir qui devait déjà en voir des vertes et des pas mûres. Mais pendant son année d'absence, à Oriana, celle où ils l'avaient tous pensée morte... C'était Emily qui était revenue dans toutes les conversations. Emily qui aidait à faire ci, Emily qui faisait ça. Emily qui parlait, qui riait, qui faisait tellement de choses. Sauf s'occuper d'elle, visiblement.
C'était triste, dans un sens. Mais Lily fonctionnait dans ce sens là aussi la plupart des temps. Alors au final, c'était pas si étonnant que ça qu'elle pense pas à elle directement mais qu'elle voit tout ce qu'il y avait autour.

Quand elle posa son visage contre son torse, il eu un léger sourire. Marque de ce qui lui passait sur la tête sûrement avant qu'elle ne remonte son poignet pour étudier sa montre. Travailler ? Il n'avait pas la référence là. Lily n'était pas venue jusqu'à transmettre ça. Un fait nouveau ? Noah inspira longuement, gardant un peu la main de la jeune femme dans la sienne avant de se décoller des éviers.

« Bien. De toute façon c'est pas aujourd'hui qu'on va prendre une décision n'est-ce pas ? On a encore un peu de temps pour ça. » Pas des lustres, il le savait. Mais elle allait avoir un peu de boulot à faire sur elle histoire de se mettre les idées au clair. Et lui aussi visiblement. « J't'emmènes. Et on verra si je peux t'aider à bosser là-bas. C'est où ? » Oui, c'était une bonne question. Une qui pourrait être répondue hors des toilettes sûrement, même si il était pas certain qu'elle arrive à marcher. Pourtant, il commençait lentement à ramener ses jambes vers lui avant de l'entendre à nouveau et de bloquer. Laissant son corps retomber comme si il n'avait pas bougé.

On répondait comment à ça ? « J'aurai préféré l'apprendre autrement que de la bouche de Kassie en plein milieu de mon repas. Mais... Je suis content de le savoir également. » C'est qu'il doutait fort qu'Emily soit venue lui dire. « Au moins je peux être là pour t'aider à traverser ça et même après selon ce que tu décide. »
Doucement, ce fut à son tour de poser sa main sur la joue de la jeune femme. Ca va aller. Y'a pas mort d'homme et y'a pas de souci. Chaque question peut trouver sa réponse et à tout problème il peut y avoir une solution. « Je m'inquiètes plus pour toi et... Pour Lily mais, chaque chose en son temps, n'est-ce pas ? » Un petit baisé à la racine des cheveux de la jeune femme tandis que son pouce retrace les contours de son visage. « Tu es amie avec Lysander, non ? » C'est ce qu'il avait dû entendre un fois. Un jour. Même si il l'avait pas noté sur le coup. « Emily, il était là aussi... » C'était pas forcément à dire, il le savait. C'était à double tranchant mais, vu ce qu'il se profilait. Ils étaient pas tout seuls dans la cafétéria, ça devait déjà faire le tour du campus et vu ce qu'il avait noté dans la bibliothèque, ça pouvait potentiellement tourner dans Poudlard aussi. Autant qu'elle soit prête non, juste histoire de se blinder un peu. Quoi qu'il en soit, ils ne pouvaient pas juste revenir en arrière -c'est qu'on n'a pas tous des retourneurs de temps à disposition et que c'est pas forcément une belle idée de changer le cours du temps.          

Hier ? Hier. Si il n'était pas déjà secoué, le voilà qui l'est encore plus. Donc oui, clairement, c'était pas le jour où prendre une décision quelle qu'elle soit. Il allait falloir un peu de temps. Et potentiellement avoir une explication avec Miss Ollivander sur la raison de son comportement. Ou pas, il était pas assez calme pour ça. Mais clairement... Noah inspira profondément. C'était pas la meilleure situation du monde au final. Surtout qu'il n'avait pas les codes dans ce genre de situation et pas les mots non plus. Il y allait à l'aveugle, au point qu'il risquait de se planter ou de faire plus de mal que de bien. Mais, c'était déjà bien d'essayer ? A un autre moment, ça viendrait peut-être ? Perdu dans ses pensées, il la sent bouger contre lui, prononcer quelques mots à mesure qu'elle devient de plus en plus blanche et que ses tremblements n'en finissent plus.
C'est de plus en plus dur de la voir comme ça. Parce qu'il n'a pas l'habitude de la voir dans une telle détresse. C'est qu'ils ont pas liés des liens depuis si longtemps que ça, au final, donc ils se connaissent pas encore des masses. Au final, il sait même pas si c'est vraiment une bonne idée qu'il soit là ? Quelqu'un d'autre ferait peut-être mieux l'affaire ?

Mouais, fin il pouvait pas être ailleurs non plus... Et puis c'était pas lui le sujet. Il n'avait pas la tête dedans au final, toujours moins que la petite gryffondor tout juste majeur et qui n'avait vu de la vie que les couloirs de Poudlard...
Il inspira une nouvelle fois. Fermant les yeux avant de sentir le froid contre ses vêtements. Emily s'était levée, titubante jusqu'aux premières toilettes disponibles. Quelques secondes, il resta là, avant de se relever et d'aller posser son dos contre le montant de bois qui tenait cette porte. Ses bras croisés sur sa poitrine, les jambes croisées elles aussi, il attendit que les bruits soient moins profonds, jusqu'à s'éteindre complètement. Et, là encore, il attendit quelques secondes avant de pousser la porte.

Si ça faisait mal avant, c'était peut-être pire maintenant alors qu'il se baissait pour se mettre à sa hauteur, passant sa main dans la chevelure blonde pour la ramener en arrière. « On va aller à l'infirmerie. » Et c'était ni un choix, ni une question alors qu'il passait ses bras autour d'elle pour la soulever lentement. L'une dans son dos, l'autre sous ses genoux.
Il était pas question de reste là, alors qu'il passait la pointe de son pied dans la hanse du sac pour le soulever et l'amener entre ses doigts. Le reste, il existe pas. Pas tant qu'elle tient à peine sur ses pieds, c'est que sa santé passe avant si vous voyez ce qu'il veut dire. Parce que ce serait dommage de forcer encore plus pour finir entre les murs d'un hopital.