Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys  
Poppy n’aimait pas beaucoup voyager, en sommes, chaque déplacement qu’elle le faisait c’était avec un but bien précis. Si certains de ces anciens camarades d’écoles auraient été du genre à enfiler un sac à dos et parcourir le monde, elle ne s’imaginait pas sans un minimum de confort et surtout d’objectif. Ainsi même si elle aurait pu à tout moment traverser le Portail entre les écoles pour aller voir ces parents, elle n’avait pas bougé depuis son arrivée en poste à Beauxbâtons. Il y avait tant de chose à faire que même avec un calendrier serrer penser quitter pendant quelques jours avaient sonnés plus une corvée qu’un moment agréable en tête et ce même si elle allait travailler à une tâche qui lui tenait particulièrement à cœur. Elle avait validé que le train partirait bien le lendemain très tôt et après s’être demandé si elle revenait sur ces pas avec son ticket ou si elle resterait une nuitée dans une auberge; elle céda à son intuition qu’il valait mieux être prudente et, qu’ici, elle était presqu’embarquée. Longeant les rues de Pré-au-lard, elle décida de ne pas opter de descendre aux trois balais dû au fait qu’elle voyait des marées d’étudiants qui semblaient avoir eu une permission de sorti pour la fin de semaine. Non, valait mieux avoir un peu de calme et c’était ce qu’offrait la Tête de Sanglier.

Son sac de voyage à la main lui semblait un peu pénible à transporter tellement elle avait apporté ces outils fétiches avec elle; et environ la moitié de son sac était rempli d’objet qui n’allait probablement pas lui servir sur place; et l’autre moitié des vêtements adapté au climat de la Grande Bretagne avec ces vents et sa pluie diluvienne. Quand elle franchit le pas de la porte, le tonnerre sonna creux et alors qu’elle laissait passer des clients qui quittait, elle jeta un coup d’œil au ciel avec un sourire et beaucoup de contentement. Ça sentait comme la maison. Elle attendit que la pluie se mette à tomber sous le porche et glissa sa main gantée dans le jet de pluie avant de finalement s’engouffrer par la porte d’entrée de l’édifice. Un chapeau haut sur la tête, comme une véritable anglaise bien né,

Pops entra dans l’établissement en plissant les yeux pour adapter sa vue au changement de luminosité. Les mains gantées, elle se dirigea vers le comptoir le visage fermé d’un sourire courtois. Elle posa son sac sur le sol, qui fit un bruit étrangement métallique puis attendit qu’on vienne lui répondre sans pour autant toucher le comptoir du bar. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle, notant l’absence de cette ambiance festive que les Trois balais cultivaient qu’elle avait connu plus jeune. En même temps, elle n’avait jamais eu besoin de se glisser dans une chambre à l’étage quand elle était adolescente… Juste y penser lui donna l’impression d’une très très grande frivolité qu’elle chassa l’idée dans sa tête aussi vite qu’elle y était entrée. Quand il revint vers elle, un linge sur l’épaule, elle nota du regard qu’il attendait qu’elle lui dise ce qu’elle venait faire ici. Pas de bonjour, pas de … puis-je vous aider ? Il attendait tout bonnement qu’elle ouvre la bouche; ce qu’elle fit comme un poisson se rendit-elle compte avant de s’éclaircir la voix. Clairement le manque d’habitude de voyager n’allait pas se combler du gouffre si elle n’arrivait pas à adresser plus de six mots pour louer une chambre, non ? Et il était hors de question qu’elle passa cette nuit sous la pluie; bien qu’elle aurait pu soigneusement songer à trouver un sortilège pour la protéger du froid et de l’eau. Non, l’intérieur était beaucoup plus attrayant.

Bonsoir, avez-vous une chambre de libre pour la nuit ?

Elle posa le bout des doigts de sa main droite ganté sur le comptoir, afin de se rapprocher pour entendre la réponse. La brune semblait maintenant calme et sereine; bien qu’elle espérât grandement que la réponse qu’elle lui donnerait soit un Oui.

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys   
L’horticultrice garda son sourire même en notant du regard la liste de prix en haut de la tête; combien avait-elle sur elle déjà ? Il faudrait qu’elle s’assure d’en avoir assez pour son périple complet. Sa main gantée sur le comptoir, la jeune femme attendit calmement qu’il ait fini sa tirade, toujours avec ce sacro-saint sourire sur les lèvres. Soit il était pressé de la casé sur une table, soit il était juste d’un naturel à diriger les passants dans cet établissement. Dans les deux cas, la jeune femme n’était pour le moment pas déçue du service; bien qu’elle eût très peu de comparable.

Je suis bien à l’aise avec le Whisky mais le haggis... n’est pas mon fort.

Elle retira avec lenteur sa main sur le comptoir avant de retirer son gant, en regardant ses doigts, un à un. Pops n’avait pas particulièrement faim ou était-ce simplement parce que le haggis la rebutait ? Dur à dire. Ça n’avait jamais été son plat de prédilection et ça ne l’avait jamais été. Sa mère lui avait fait manger presque de force étant enfant, et jamais rien n’était bien sorti de cet effort de guerre. Absolument rien. Maintenant, lorsqu’elle en trouvait sur la table, elle cachait son aversion sous une mine poli. Pourquoi! Pourquoi de la panse de brebis farcis ? Était-ce sa nature vélane qui avait du mal à concevoir cette horreur comme un met ? Il avait beau être traditionnel, ce n’était pas dans ces traditions à elle.

Tant qu’il n’y a pas de haggis au petit déjeuné. Je suis toute oui.  Je peux visiter la chambre avec vous ?

Il lui avait proposé qu’on monte ces effets mais avant tout elle voulait s’assurer que le lieu serait propice et acceptable pour elle. Autant ne pas accepter tout de suite le prix qu’on lui montrait sous les yeux, même s’il était écrit sur une ardoise. C’était facile comme méthode; mais son père serait tellement peiné de voir qu’elle ne négociait pas un minimum.

Je sais que ce n’est pas ce que vous m’avez proposé…

Elle en profita pour avancer d’un pas devant le comptoir. La jeune femme cherchait du regard l’alcool proposé en train d’analyser ce à quoi elle avait potentiellement agréé. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas été dans un bar. L’idée de trinquer avec un tavernier lui semblait tellement étrange dans un sens. Ou même trinquer seule! Un verre pour se réchauffer, mais sinon pas vraiment. D’autant qu’elle savait que sous l’effet d’alcool, elle avait beaucoup plus de mal à contrôler ses pouvoirs. Et c’était généralement plus risqué pour les hommes autour d’elle. Mais un verre, juste un. Il n’y avait peut-être pas trop de risque non ?

… mais le mieux serait que je sache où se trouve ma chambre avant de toucher à un seul verre d’alcool.

Pour me barricader, au besoin, se garda-t-elle de lui dire. Mais cela, lui n’avait pas besoin de le savoir. D’ailleurs, allait-il lui poser problème ? Elle essayait d’analyser ce qu’elle voyait de lui actuellement. Elle avait l’impression d’un léger chatouillement sous son regard attentif. Loin de contrôler son air snob, elle finit par afficher un sourire amusé qu’elle seule pouvait réellement comprendre.

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys   
Cet individu la rendait un brin mal à l’aise et comme seul moyen de défense dans ces cas de figure; c’était de facilité la communication en utilisant les talents qu’elle avait depuis sa plus jeune enfance. Corrompre l’esprit de ces homologues masculins était en théorie bien facile, au point ou très jeune, elle avait causé des ravages particulièrement dévastateurs. Maintenant elle les utilisait avec modération lorsque le mur devant elle qu’était l’individus était plutôt... robuste.

Ce n’est pas nécessaire de monter le sac, je ne veux que voir l’endroit.

Elle sourit, comprenant que malgré tout, l’individus était près à accéder à sa requête mais qu’il en restait néanmoins très acerbe d’une certaine manière. En même temps, elle n’était là que pour une nuit, alors elle pourrait s’en remettre lorsqu’elle serait arrivée à Londres – elle pourrait vaguement demander si elle pourrait se coucher dans les quartiers des infirmières pour se reposer avant de revenir dans le coin et retraverser le portail. Elle savait que le personnel ne serait pas choqué; elle était en quelque sorte une sorte de membre honoraire du personnel – en ne restait guère assez longtemps pour que cela chamboule tout dans leur organisation.

Elle hocha la tête après qu’il l’eut informé avant de se mettre à le suivre jusqu’à l’endroit désignée. C’était une chambre proprette, avec une décoration un peu désuète, d’une petite taille et en retrait avec le bar en avant. C’était pas le grand luxe, mais ce n’était pas le luxe qu’elle recherchait; d’ailleurs, il n’aurait pas pu se le payer en fait. Que se serait-il passé si elle n’avait pas décidé d’user de son influence naturelle ? C’était toujours un peu la question qui planait dans le tréfond de son esprit et donc, elle décida naturellement de maintenir cette influence plutôt que l’en libérer.

Oui, je suis satisfaite.  

Elle profiterait de boire quelques choses et probablement s’enfermer dans sa chambre plutôt que d’assumer plus ample moquerie, elle l’aurait bien fait tout de suite si ce n’avait été que son sac trônait au-devant du comptoir sans surveillance. Elle fit le tour de la chambre gracieusement en attente qu’il ne reprenne le mouvement vers l’avant, profitant d’ouvrir la penderie pour sortir un ensemble de draps propre qui lui servirait par la suite plus tard dans la soirée.

Merci.

Il ne fallait pas oublier les bonnes manières, même que l’autre en face de nous avait l’attitude un peu rustre et brutal. Ce n’était pas à ceux qui savait comment se comporter de descendre plus bas pour avoir l’air comme les autres, sa mère en aurait été outré et fort choqué qu’elle ne se comporte pas comme une dame. Mais… se comporter comme une dame, c’était aussi avoir de bon comportement soi-même; influencer ce monsieur n’était peut-être pas nécessairement très bien en soit.

Je vous suis. Maintenant que je sais où me rendre. Je prendrai bien un verre et ça me permettra au passage de vous donner les sous pour la chambre.

Car elle avait bien l’intention de payer son dû, pas juste s’enfuir s’enfermer dans sa chambre sans pour autant avoir versé la sommes déterminés par le propriétaire de l’établissement.

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys   
Poppy chemina derrière le tavernier dans l’établissement en trottant doucement derrière lui. Elle avait vu ce qu’elle avait voulu voir, maintenant il ne lui restait plus qu’à traîner son sac jusqu’à l’arrière afin de se sentir assez en sécurité pour éviter tout drame. Ces derniers temps, être en public, plus précisément en compagnie d’homme lui était particulièrement difficile; pas pour eux – en général; mais plutôt parce qu’elle avait grand mal à museler son pouvoir d’influence. Il était erratique, comme lorsqu’elle n’était qu’une gamine. Elle sentait la charge magique se déclenché puis relâcher selon son état d’esprit sans pour autant vraiment chercher à les atteindre consciemment. Elle sentait le pouvoir, mais n’arrivait pas à l’arrêter correctement. C’était comme à cet instant. Elle avait voulu que le tavernier l’apprécie car il avait une tête assez déterminer et selon ces propos, elle s’était sentie un peu mal à l’aise – hop – il avait filer un peu plus doux et elle savait que pernicieusement elle jouait avec son mental sans pour autant pouvoir l’arrêté; il restait néanmoins fort direct et un peu aigre dans ces propos alors qu’elle continuait à le suivre sa nervosité avait continué à piocher dans ce talent caché. Maintenant qu’elle était dans le couloir, elle tentait d’y mettre fin, mais rien n’y faisait – elle n’arrivait pas à renverser la cadence.

Au comptoir, l’homme préparait déjà un verre et elle se glissa sur le tabouret devant lui alors qu’il clamait lui offrir un verre de wishky. Seigneur, faites que ça s’arrête vite, sinon, c’était pas juste un verre qu’il voudrait lui servir – et elle n’avait pas besoin d’avoir un homme qui savait ou elle dormait et qui avait probablement un double quelque part.

Un pour vous, sur ma note.

Elle sourit rapidement, pleinement consciente qu’elle lui retournait l’ascenseur en espérant que cela efface un peu l’effet sur sa conscience de le violé magicalement et sans son autorisation. Au moins, elle aurait payé un verre et sa conscience s’en ressentait un peu moins. Quand il indiqua le sac au sol de la tête après lui avoir demandé ce qu’elle faisait ici en sommes, elle n’eut aucun mal pour lui répondre sans avoir besoin de cacher quoi que ce soit; après tout, il était même question que son nom soit cité dans un article – même si elle détestait l’idée en soit.

Je voyage pour le travail, en fait. J’ai peut-être un peu abusé sur les effets que je voulais apporter.

Elle trempa ces lèvres dans le liquide qui brûla doucement dans sa gorge; mais d’une manière très agréable. Au fond, elle avait apporté tout ce qu’elle pensait être utile et son sac n’était guère adapté pour contenir tout ceci. Il y avait des limites à ce qu’elle pouvait emporter et rapidement, elles les avaient trouvés. Et que ferait-elle d’un spray double à projection antigravitationnelle ? Mais elle craignait d’oublier quelques choses et aurait détesté l’idée de ne pas avoir tout en main le jour venu. Elle posa sa main sur le comptoir avant de tourner à nouveau le regard du sac vers le tenancier.

Je peux payer tout de suite pour la chambre ? Je risque de partir tôt demain, j’ai un train à prendre.

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys   
Elle aurait se sentir choqué et pourtant, elle ne l’était absolument pas. Était-ce les bienfait de l’alcool mélangé à son sang ? Il était certes beaucoup trop tôt pour cela, alors cela devait être le nœud qu’elle tenait bien bouclé à Beauxbâtons après s’être fait envoyer un râteau par l’infirmière de l’école; mais elle sentait qu’elle avait besoin de compagnie plus positive question d’oublier que certains ne voyait en elle qu’un très drôle d’oiseau. Si elle ne pensait pas à remettre un jour les pieds dans cet établissement à prime abord, rien ne lui empêchait de se décoincer un peu et d’être un minimum d’agréable compagnie. D’ailleurs, elle s’en voulait un peu d’avoir poussé le bouchon afin de valider la chambre, le moins qu’elle pouvait faire et de ne pas compter les coups et se choquer à rien. Que pourrait-il dire de si outrageant qui la ferait sortir de ces gonds et au risque de perdre une somme qu’il devait très rarement réclamer à des voyageurs? Elle rit doucement à l’allusion qu’elle transportait sa vie dans son sac tout en portant son verre d’alcool à ces lèvres, le posant sur son menton et en rivant son regard sur la mine amusé du tavernier. Elle prit une gorgée alors qu’il sembla vouloir lui prodiguer un conseil. Tant que ce n’était pas de lui apprendre à ranger les articles dans son sac! Elle déglutit et pinça ces lèvres de manière songeuse.

Je n’aime pas abuser, c’est tout.

Elle était nerveuse, certes, à la fois contente d’être en chemin et complètement déboussolé de s’être remise sur la route si peu de temps après être arrivé en poste à Beauxbâtons. De plus, elle n’avait pas l’habitude de ne pas dormir ‘’chez elle’’, pour autant qu’elle pouvait dire qu’elle était chez elle dans ces nouveaux appartements à l’école. Alors était-ce par soucis que les choses se passent bien ou simplement pour ne pas tomber sur quelqu’un qui serait obtus en sa présence qu’elle avait contracté son pouvoir ? Peut-être. Elle n’aimait pas en faire usage à tout vent. Ça lui attirait très souvent des ennuis par la suite. Il était même proscrit qu’elle les utilise dans son nouveau milieu de travail. Si certains étaient au courant, elle ne tenait pas à ce que ça s’ébruite. De s’imaginer avec sa tête du dimanche et en colère, non, c’était impossible qu’elle ne se laisse aller à ce point! Il ne fallait pas. Même si après quelques jours, elle avait trouvé des plants saccagés, c’était par tristesse qu’elle les avait remis en pot et avec une impression qu’elle devait trouver un moyen de régler la sécurité de la serre; plutôt que l’envie de trouver les responsables et les faires payer. Manque d’esprit combattif ? Certains pourraient le penser. Mais pour elle c’était une manière beaucoup plus efficace de mettre en place des protections nécessaires à sa propre sécurité. Ainsi. Après que l’infirmière ne se soit poussé des jardins avec un air particulièrement outré, elle était restée à se questionner sur la capacité à celle-ci à discourir agréablement. Stoïque, elle n’avait qu’à demi-compris son attitude et n’était resté que blessé de cette rencontre. Quelqu’un avait besoin d’une potion apaisante, et vite!

Pourquoi pas ?  J’ai toute ma soirée devant moi.

Elle finit son verre doucement. Ça l’étonnait qu’il n’ait pas accepté de prendre son argent, mais sachant qu’il semblait se questionner à savoir si c’était de la persuasion ou des dons qu’elle avait probablement qu’il avait quelques choses derrière la tête. Elle ne savait pas encore quoi, mais elle se disait qu’avec la facilité qu’il la taquinait depuis tout à l’heure, elle saurait bientôt ce qu’il en retournait.

Vous êtes certains que vous auriez voulu que je mette plus de conviction?

Elle avait dégagé son regard, désagrafant son couvre-chef, comme si c’était une conversation tout à fait normale à avoir assise sur un bar. Une démi-vélane dans un bar avec de l’alcool - le risque n’était définitivement pas pour elle, mais pour ceux autour, théoriquement. Mais une chose était sûre, perdre le contrôle complètement était totalement hors de question; alcool ou pas. Elle leva son regard bleu nuit question de noter sa réaction, tout en posant l’agrafe et son chapeau à gauche sur le comptoir.

Je doute que vous apprécierez de finir par trainer mes valises, installer mes draps, et je vous laisse songer à la suite de tout ce qui peut arriver si j’y met beaucoup de conviction. 

Était-il moindrement imaginatif ? Il avait l’air d’avoir une petite idée de ce qu’elle pouvait faire. Pour sa part, elle avait peu connu de personne comme elle; même la lignée des Delacour le sang s’était dilué. Elle, on l’avait littéralement trouvé dans les bois. Ça lui avait certes servi d’avoir des repaires quand elle était qu’une gamine; mais maintenant le développer pouvait être encore plus dangereux et puissant que ce que ce que Fleur avait pu lui apprendre. Elles échangeaient encore à l’occasion mais leurs discours avaient beaucoup changé aux fils des années.

J'ai surtout mis beaucoup de conviction pour vous relâcher en fait. Mais j’avoue ne plus être si sur que cela vous dérange tellement...

Elle attendait ce verre avec un sourire mutin. Et encore là, elle avait envie d'être appréciée, ça allait lui attirer des problèmes.

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys   
Si elle avait essayé quoi au juste ? De faire tourner la tête à un homme par le passé, lui faire faire ces quatre volontés ? Lui imposer un sentiment d’euphorie en sa présence ? Elle avait failli tuer un jeune garçon quand elle était gamine tellement que son pouvoir se libérait facilement. Ce n’était pas de rester ouverte et de faire s’écouler la magie dans ces veines qui était difficile, c’était surtout de contrôler les effets autours d’elle. Elle avait appris à presser si fort son pouvoir – le garder en laisse, qu’elle avait à peine une idée de l’étendue de ses talents si elle relâchait tout, absolument tout. Déjà l’idée lui était horrifiante! Elle n’aurait pas un pouce d’air autour d’elle. Son couvre-chef posé sur le comptoir, elle lança un regard autour d’elle question de s’assurer du regard la clientèle sur place. Il n’y avait pas foule, mais ça n’empêchait pas qu’elle n’avait pas besoin de cette excuse pour se décider à ne pas pousser les problèmes limites qu’elle s’était donné. Le regard porté vers son verre, elle tombait à défaut de lui répondre positivement.

Ce n’est généralement pas nécessaire pour obtenir ce que je veux.

Était-elle trop gentille? En soit, elle n’usait pas toute ce que la nature lui avait offert. Si certains sorciers utilisaient leur titre et leur sang comme une sorte de drapeau territoriale qui lui donnait des droits sur les autres; n’aurait-elle pas pu elle aussi clamer haut et fort qu’elle pouvait faire chanter comme un rossignol tous les hommes si cela lui plaisait ? Le problème c’était que ce n’était pas si simple. Elle pouvait bien vouloir et infuser l’ambiance de sa magie naturellement, un peu comme si des spores éclataient aux contacts de la peau des individus, mais les effets étaient complètement aléatoires; comme se jeter en bas d’un pont quand elle leur lançait qu’elle ne voulait plus les voir. Ah oui, logique qu’elle veuille tellement garder cela toujours actif sur sa personne.

Plus depuis très jeune. Ce fut fort dangereux. Et pas pour moi.

Il appréciait certaines capacités. On aurait dit qu’elle s’ajoutait sur une liste d’un menu. Était-ce comme cela que certaines personnes la voyaient, comme une énième particularité exceptionnelle. Elle qui aurait préféré par moment n’être que Valeria, la fille d’une femme de chambre d’une grande famille de sang-pur et d’un horticulteur de leur domaine.  Elle aurait préféré autant être invisible par moment. Adolescente, ça avait été un tel carnage quand elle n’arrivait pas à neutraliser ces montées d’hormones, son stress, ses colères. Faire fuir les autres, les attirer, c’était alors un tel manège. Elle ne pouvait pas dire qu’il n’en avait résulté grande pitié d’autrui. Les plantes ne jugeaient pas; elle l’avait guéri. Qu’elle soit une simple sorcière ou une descendante de haute lignée, ou ce qu’elle était vraiment une demi-vélane, cela ne changeait rien à ce qu’elle leur apportait.

Je…

Mais au fond, c’était à la fois une question de confiance. Et bien que joueuse et d’humeur jovial, elle ne connaissait pas le tavernier pour la simple image qu’il lui retournait de l’autre côté du bar. Il aurait pu être un tueur en série, un ermite, une sorte de poulpe déguisés en sorcier que cela n’aurait pas aidé à franchir le cap mental qui la bloquait.

Pas ici.

Ça lui était venu naturellement. Il n’allait quand même pas lâcher son bar, non ? Voilà qui était réglé. Elle ne se donnerait pas en spectacle comme une bête de foire et lui pourrait peut-être comprendre qu’elle ne veuille pas faire cela en public. S’il connaissait un minimum des êtres comme elle, il savait probablement qu’il ne serait pas la seule personne dans la pièce qui serait touché par l’apanage de son pouvoir. Déjà, elle essayait de voir si elle arrivait à juste décoincer un peu le filon de son énergie pour finalement s’apercevoir qu’elle avait bel et bien réussi à bloquer complètement leur effluve.  

Ce n’est pas sans raison que j’ai demandé à savoir ou était ma chambre. C’était pour m’y barricader en cas de problème.

Elle rit doucement. Tout caressant sa nuque d’une main. Car prévoir des portes de sortie pour se sentir à l’aise était vraiment le terme de sa vie. Elle était prévoyante – comme… tout trainer dans sa valise. D’ailleurs, celle-ci était toujours au sol. Elle tapa doucement deux coups de sa main libre qui finissait le léger massage dans son cou.

Je devrais aller porter mes effets dans la chambre. J’attends avec impatience ce verre à mon retour.

C’était pas après avoir relâcher son pouvoir dans la salle qu’elle pourrait le trimbaler dans son sillage. Et c’était important pour elle de pouvoir trouver un peu de quiétude pour se calmer et arriver à nouveau à reprendre le contrôle si l’alcool mélangé à son sang la mettait dans un état second de vélane beaucoup trop détendue.  

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys  
Était-ce de la lâcheté que d’être prudente ? Ou était simplement logique de ne pas avoir une tête brûlée ? Selon ses expériences passés, Poppy avait compris qu’user de son don pouvaient s’avéré être très problématique. Non seulement, elle ne contrôlait pas totalement les réactions des autres mais elle ne voulait pas biaiser leur jugement à son propos. Elle n’était pas une créature merveilleuse, nullement. Et se considérait plus comme un guet-apens sournoisement déguisé qu’à une source de plaisir, la demoiselle s’armait en se désarmant. Comment expliquer à une amie que son copain faisait n'importe quoi lorsqu’elle se tenait à deux mètres, qu’elle ne s’intéressait nullement à lui et que c’était sa faute si elle ne contrôlait pas bien ce qu’elle en faisait. Si ça avait été drôle un moment, ça avait été aussi dramatique à plusieurs occasions, voir même déchirant. Il n’y avait que Fleur qui avait compris. Il n’y avait que Fleur qui pouvait comprendre en fait; et elle, elle avait eu la chance d’être guidé par une personne proche d’elle – alors que Poppy avait été laissé à elle-même. Ainsi elle misait sur l’organisation et la prudence. La lâcheté aurait de tout lâché en continue autour d’elle et de ne faire aucun effort pour ne pas rendre tous les gens sensibles à lui faire des courbettes.

Derrière le bar, le tavernier avait l’air particulièrement sceptique; comme s’il serait plus amusé qu’elle distrait les clients de leur pitance pour le simple intérêt de l’observer et venir la voir. Avait-elle besoin d’être le centre d’attention ? Non. Absolument pas. Elle préférait largement passer discrètement dans le décor et usé de ses dons de manières ciblés. S’il voulait les voir, s’il assumait les conséquences pour lui, ce n’était guère le choix que les autres derrières auraient le temps de faire. Elle avisa son sac, expliquant qu’elle ferait mieux de préparer sa retraite d’urgence. Elle fourra son épingle à chapeau dans la poche de son manteau, prit son petit chapeau d’une main délicate puis se dégagea du tabouret dans un geste fluide et gracieux avant de faire un pas et soulever son sac bien chargé toujours au sol.

Dans le couloir, Poppy tentait de savoir ce que l’homme derrière le comptoir pouvait bien vouloir voir au juste. Elle sentait le nœud de son pouvoir palpité comme un barrage que l’on a mal contenu, mais pour finir, tout semblait bien tenir en place. Peut-être trop en place.  Elle devait avoir l’air plutôt idiote de ne plus défaire le nœud métaphorique comme elle se le représentait. Arrivé au bout du couloir, elle ouvrit la porte de la chambre avec délicatesse avant de s’engouffrer dans la pièce. Elle referma le battant délicatement qui grinça mal huiler. Son sac atterri au sol derrière le lit dans un dernier effort. Un gros boom et des éclats de bruits métalliques se laissèrent entendre mais elle ne s’en fit pas outre mesure.

Elle fixa dans le vide un moment, perdu entre ces pensées, alors qu’elle essayait tout autant de déterminer si elle montait son lit, si elle revenait au bar pour terminer cette conversation, ou si elle voulait juste se barricader derrière la porte de cette chambre. L’option trois était bête, très bête, après tout, n’avait-elle pas dit qu’elle serait prête ailleurs mais pas dans la salle commune de l’établissement, et puis… il aurait fallu qu’elle ait une sacro-sainte garantie que cette porte n’avait pas de double de clé ou installé un loquet que seule elle pourrait ouvrir, chose qu’elle n’avait songé à mettre dans son sac. Un enchantement alors. Il faudrait être assez médiocre pour ne pas réussir à déverrouiller la porte sans complication et elle n’avait pas le temps d’enchaîner des sortes complexes. Finalement, des deux autres choix, l’idée passa pour dresser les draps sur le lit propre après avoir retiré son long manteau et accrocher son couvre-chef sur quelques crochets à côté de la porte d’entrée. Elle se dirigea vers le placard, sorti des draps propres avant de se diriger à tout mettre en place. Quand elle toqua à la porte, elle venait de terminer de poser le draps plats et poser le plaid au bout du lit encore replier.

N'avait-elle pas dit qu’elle reviendrait ? Pourquoi cognait-on à sa porte. Quelqu’un s’était perdu ? Il ne lui manquait que cela que quelqu’un déambule et trouver sa chambre par erreur. Elle laissa tout en place et c’est avec un regard très étonnée qu’elle ouvrit la porte sur le tavernier tenant véritablement deux verres considérablement bien remplis. Dit donc, c’est qu’il en prenait des largesses en s’invitant dans sa chambre… Bien que ce fût en fait, cette chambre lui appartenait beaucoup plus à lui qu’à elle. Elle se rappela qu’elle n’avait toujours pas payé la note. Avait-il l’intention de lui demander des faveurs en place du paiement. La trentenaire sur analysait probablement un peu trop tout et surtout restait dans cette étrange tranche émotionnelle d’incertitude; mais opta pour essayer de ne pas avoir l’air choqué ou même malaisé.

Me voilà surprise! Et dire que je pensais retourner en salle vous rejoindre.

Elle ouvrit plus grand le battant. Elle avait en soit deux choix en cas de pépins. Le premier était de lui demander de prendre ces jambes à son coup et de relâcher autant de pouvoir qu’elle y arrivait si sa compagnie finissait par lui déplaire ou juste le tenir devant la porte comme un idiot ayant mal reçu les signaux. Mais elle avait dit qu’elle essayerait de lui montrer ces talents et alors que l’idée de fermer la porte passait furtivement dans son esprit, ce fût finalement celui d’assumer ces paroles qui prit le dessus.

Je ne m’attendais pas à vous voir à ma porte. Qui s’occupe de vos clients ?

Ce n’était pas vraiment pour le pousser dehors; simplement une curiosité qui passait par son esprit. Elle renchérit d’un sourire tout en tendant sa main pour prendre le verre tenu par Maxwell. Sa main fine, propre aux ongles coupés courts était un peu à l’opposé de l’image sophistiqués de sa tenue de voyage d’un mauve byzantium, brodé à quelques endroits de d’une dentelle noir pour faire contraste. Ce qui était vraiment fâcheux serait qu’elle n’ait absolument rien à lui montrer, non ? Elle se dégagea de la porte question de pouvoir le laisser entrer si tel était vraiment son intention au départ; à moins qu'il ne lui livre deux verre pour solidement l'alcoolisé ?

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys  
C’était vraiment avec l’idée de revenir que Poppy avait laissé le tenancier à son bar quelques minutes plus tôt. Profitant d’un moment pour s’installer, elle avait placé la chambre rapidement pour les besoins de sa nuit avant d’être interrompu par de rapide coup contre la porte en bois qui menait à l’unique couloir qu’elle ait vu de l’établissement. Elle tendit sa main gracieusement pour récupérer le verre savamment préparé par l’homme après avoir analyser qu’elle était bel et bien la seule coupable dans cette histoire de lui avoir soumis l’idée d’une rencontre en mode privé avec un demi-vélane. Il semblait avoir de forte attente sinon, il ne lui aurait pas donné l’impression d’avoir accouru avec deux verres d’alcool, elle songea rapidement qu’elle n’avait pas été seule dans la pièce lorsqu’elle avait quitté son tabouret et s’informa sur ce qui allait arriver aux clients qui squattait prendre un verre et qui désormais étaient hypothétiquement laissé à eux-mêmes.

Elle rit doucement. Oui il avait raison. Elle avait bel et bien lancé une invitation. Sans pour autant s’attendre qu’on y répondrait. Habituellement, les hommes dès qu’il savait ce qu’elle était avait plutôt tendance à se tenir à distance ou sur leur garde, pas se jeter devant sa porte. Elle ne s’était toujours considérée quelconque à titre de sorcière, alors Maxwell soit la mettait un peu mal à l’aise ou faisait chanter quelques idées saugrenues qui néanmoins attisait une fine couleur rose sur ces joues. Avait-il réellement viré tout le monde pour se présenter à sa porte ? Il eut un sourire qui l’intrigua lourdement, puis alors qu’elle ouvrait la porte plus grande pour l’inviter à rentrer, il sembla attendre qu’il se passe quelque chose alors qu’il sirotait son verre face à elle avec désinvolture. Elle fit de même, en portant l’épaule au cadrage avec un sourire surprise.

Rien. Mais j’imagine que si vous resté ici, ça résout la question.

On lui avait demandé souvent dans sa vie de se contrôler, autant son côté vélane que ses crises d’harpie. Mais jamais on ne lui avait lancé avec autant de stoïcisme vouloir absolument ce qu’elle pouvait en faire. C’était là. Elle n’aurait pas dû le louper, elle n’aurait pas dû avoir à combattre tout ce qu’elle avait mis en place pour se protéger pour être capable ou non d’activer son sang et son chant. Ça n’aurait pas dû être difficile. Mais il lui semblait que manifestement, elle était en panne depuis qu’elle avait réussi à désactiver son pouvoir après avoir vu cette satané chambre. C’était comme une grande corde de nœud tous soigneusement serré pour que rien ne puisse sauvagement leur arrivé. Elle savait aussi que ces pouvoirs s’activaient non seulement en volonté mais surtout à cause des sentiments qu’elle éprouvait. Était-ce pour cela qu’elle était sur arrêt ? Cet homme ne l’attisait pas assez pour donner à son sang la bonne teneur pour l’attirer à elle. Oui, non. Elle ne savait trop quoi penser, sur la question. Et au fond, peut-être était-ce simplement parce qu’elle avait cette bulle cérébrale alors qu’elle essayait de songer, plutôt que ressentir. Il s’en allait un verre vide à la main. Allez! Bon sang! C’est pas compliqué! Elle avait beau y songez, ça semblait encore plus compliqué les choses. Et d’attitude à tendance flirt sur la porte, on dirait plus que c’était de l’exaspération qui venait la prendre soudainement. Elle calla le restant de son verre et essaya de remettre à blanc ses appréhensions et ses doutes de côté. De simplement savoureux l’effet chaud et lancinant du liquide dans sa gorge et quelques vagues de chaleur causée par son premier verre d’alcool un peu plus tôt. Voilà qui allait la mettre en meilleur disposition que son propre agacement et épanchement.

Une autre verre.

Lança-t-elle au tenancier, tout en refermant sa porte derrière elle et en le suivant bien malgré lui. On ne lui avait jamais demandé de déclencher son pouvoir à volonté. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle ne devait pas en avoir la capacité ou qu’elle ne l’aurait pas voulu. C’était une manière d’être capable aussi de se protéger. L’alcool aidait et si la taverne était bel et bien vide alors la seule victime serait cet homme qui voulait faire mumuse avec son pouvoir. Pour ce soir, c’était peut-être justement la distraction qui lui fallait. Elle essayerait jusqu’à ce qu’elle y arrive s’il le fallait ou qu’elle tombe de fatigue. Mais ne pas contrôlé était tout autant dangereux qu’être capable de stopper son chant et ces colères. Allez, qu’elle ait un peu chaud, qu’elle ait la tête qui tourne un peu et clairement toute la froideur pour lequel elle mettait un si grand point d’honneur à garder finirait bien à fondre aussi vite que les glaçons dans son verre. Laisse parler ton émotion, Poppy. T’es pas un glaçon, tu es juste… trop… trop… inquiète des conséquences. Il les veut les conséquences, donnes les lui!

Personne ne m’a jamais demandé cela de toute ma vie, d'activé mes dons pour lui, mais qui êtes vous donc!

Dit-elle en riant, amusée, alors qu’elle déposait son verre vide sur le comptoir.

Poppy V. Wood
Petit arrêt de voyage  @Maxwell G. Dracarys  

Contente de faire votre connaissance Monsieur Dracarys.

Poppy n’était pas prête à baisser les bras si aisément. Elle avait connu beaucoup de chose dans sa vie, mais ce qui lui arrivait maintenant était d’un tout autre ordre. On lui avait dit toute sa vie que pour contrôler son talent, c’était en tout premier lieu ne pas le laisser agir sans esprit de conscience. Alors elle avait fait cela pendant un moment encore toute jeune et adolescence. Après, après, il y avait eu l’attaque de Poudlard après toutes les frasques et les problèmes qu’elle avait vécu vers la fin de sa scolarité. Et il y avait eu, la perte de contrôle et les crises. Longues, pénibles, meublé par ces craintes et ses peurs; sa colère et son impuissance. Alors contrôler son pouvoir s’était mu à le tenir solidement à carreaux. Se contrôlé, c’était empêcher son talent de se manifester. Alors bien qu’elle l’utilisât très occasionnellement, elle ne pouvait pas vraiment dire qu’elle le maîtrisait réellement. Maintenant n’était qu’une des preuves de son impuissance. Mais surtout un constat des plus cruels! Finalement, elle ne maîtrisait que très peu de chose. Le choc était aussi venu en se rendant compte que jamais personne n’avait vraiment souhaité qu’elle utilise ses pouvoirs sciemment; surtout venant d’un homme en fait. Elle avait l’impression qu’il acceptait la subjugation alors que la majorité s’en choquait ou la rejetait ouvertement en prenant conscience de ce qui s’était passé. C’était comme si cet homme était capable d’accepter ce qu’il avait sous les yeux sans détourner le regard d’aucune partie d’elle-même.

Pas vraiment, effectivement. Mais ce n’est pas bien grave. C’est à se demander ce que vous faite à tenir un bar…

Et c’était le regard intéressé qu’elle tournait son visage vers l’homme avant de reprendre le nouveau verre qui lui était tendu. Elle trempa ses lèvres avant de soutenir le regard de Maxwell avec un aplomb que seul l’alcool pouvait vraiment lui permettre. Son troisième verre de whisky commençait à faire bien son effet sur sa personne et elle se sentait de moins en moins son esprit faire blocus. D’ailleurs, c’était quand même assez étrange pour elle de se sentir la possibilité d’être autant elle-même; de baisser les filtres qui teintaient si souvent sa vie. De savoir que c’était justement ce qui était recherché à cet instant même.

Je comprends ce que vous me dite. Mais non. On m’a surtout toujours demandé de le taire, et en continue. Généralement, lorsque mon pouvoir se tari, on m’en veut et l’on devient particulièrement mesquin à mon endroit. Personne. Personne ne m’a jamais demandé de l’user sciemment sur sa personne. D’où ma surprise.

De plus, les circonstances avaient toujours causé beaucoup plus de problème que de plaisir à la vie de Poppy. Il aurait été difficile de dire qu’elle ne pouvait pas avoir de crainte à en faire usage. Peut-être… jusqu’à maintenant. Elle sirota son breuvage en essayant de déchiffrer un visage qui n’était qu’un mirage alors qu’il en faisait pareil devant elle.

Vous n’avez pas peur que je vous fasse faire n’importe quoi ?

Bon, elle n’avait pas vraiment une envie bien précise qui lui passait en tête mais on aurait clairement dit que rien n’avait l’air de réellement l’effrayer de sa part. Et puis, Poppy d’emblée n’avait rien de particulièrement impressionnante. C’était une jeune femme plutôt simple en apparence, avec des manières qui s’étiolait au fur et à mesure qu’elle se sentait à l’aise ou que l’alcool envahissait ces veines.