Les couloirs de Grimardent défilaient à mesure que Matthew les traversait, plongé dans une intense réflexion. Il avait bien prit le temps d'ignorer Molly depuis la Garden Party, ce qui soyons bien clair était le minimum de ce qu'elle méritait pour son geste qu'il avait prit comme une trahison. La pillule refusait de passer, et pendant un temps, avec le coma de Kassie au milieu, il avait prit soins de ne pas penser à la rousse. Ou enfin, de ne pas penser à comment régler cette situation qui s'était innévitablement mise au travers de leur relation. Au début, c'était surtout par rencoeur et colère contre elle. Il n'avait rien de bon ou gentil à lui dire, alors autant ne pas lui parler du tout. Le coma avait même transformé ça en haine. Si Kassie ne se réveillait pas... Il n'aurait jamais pu pardonner son attaque, la première. Mais sa petite soeur avait ouvert ses yeux, elle était rentrée à la maison. Les problèmes avec le ministère, le malaise dans sa formation, c'était des détails qui n'avaient aucune importance, puisque Kassie était saine et sauve. Malgré ce réveil... Est-ce qu'il allait arriver à la pardonner, un jour ? La colère était toujours là, mais tout ce temps qu'il avait passé à attendre au chevet de sa soeur, il l'avait fait sans personne à qui parler. Puisqu'il ne parlait pas à Molly. Sa meilleure amie. Et sa meilleure amie, il commençait à sérieusement en avoir besoin. Alors en plus de son sortilège, quelque chose d'autre était venu s'ajouter aux raisons de son ressentiment. Le manque d'excuses. D'explications. Elle en avait eu du temps. Tout l'été il avait refusé de la voir, pour des raisons qui s'expliquent d'elles mêmes. Mais après. La rentrée, Grimardent. Il l'avait bien vue, lui. Ignorée, certes, parce que pourquoi aurait-il été ceui à aller vers elle ? Jamais de la vie. Mais elle, elle foutait quoi au juste ? Elle n'avait donc aucun remord ? Elle ne trouvait pas qu'elle avait des choses à dire, des comptes à rendre ? C'était ça qu'elle appelait être une bonne amie ? Et il aurait bien laissé cette situation continuer de s'emmêler, si seulement ça ne commençait pas à le rendre chèvre. Il n'était pas très patient, en tout cas pour quelqu'un d'autre que sa soeur - ou Molly, avant - et il ne comptait pas apprendre demain à l'être. Alors il se retrouvait dans cette situation très désagréable, où il immaginait mille et un scénarios où ils en venaient à discuter, et il cherchait au fond de lui si oui ou non il voulait aller les chercher, ces explications, s'il voulait aller lui remettre les pendules à l'heure puisque visiblement, ce ne serait pas elle qui allait le faire seule.

Il y avait du monde dans les couloirs à cette heure, et Matthew plongé dans ces agréables pensées (non) finit par bousculer quelqu'un. Il releva les yeux pour s'excuser, et sa bouche resta figée entre ouverte quand il reconnut un visage familier. Le regard en face passa de noir à noir abyssal des tréfonds de l'enfer en une demi seconde, bien que le propriétaire des dits yeux affichait un grand sourire et un air très détendu.

" Tiens ! Si c'est pas mon copain le futur auror ! "

Copain ? Matthew haussa un sourcil, avant de constater trois autres paires d'yeux rivées sur lui, et qui observaient la scène. Ah. Oui. Ben copain alors.

" Salut, Iwao. J'étais perdu dans mes pensées. "
" Je vois ça. Tu cherches peut-être ma soeur ? "
" Oh, euh, non, pas du tout, je-"
" Hé, Masaaki, tu nous présente pas ? " couina une blonde à gros seins qui bavait presque littéralement en reluquant Matthew - tiens donc quelles étonnantes relations Wao.

Les deux garçons lancèrent un regard mi-blasé mi-irrité à la femme, qui sembla ne pas le remarquer. Matthew pris donc exemple sur le ninja et força un sourire, se disant qu'une présentation la calmerait peut-être. Il n'avait pas vraiment la tête à draguer aujourd'hui.

" Matthew. Ollivander. Enchanté. "

La jeune femme forma un "o" avec sa bouche avant de se mettre à regarder Wao et Matt l'un après l'autre. Mais effectivement, elle n'ajouta rien.

" Des amis à toi ? " demanda Matthew, clairement ironique.
" Tout à fait ! On est en cours ensemble. Mais je ne vais pas te retenir plus longtemps si tu- "
" Pas de problème, et je passerais le bonjour à Kassie et Ed de ta part. "

Ah donc double coup bas. Ca fait mal Wao ? Le japonais se contenta d'un sourire pincé et d'un hochement de tête, avant de dire à ses camarades qu'il serait bien d'aller voir si ils y étaient dehors. Les trois sorciers s'éloignèrent en discutant, mais alors qu'Iwao prenait leur suite, Matthew eu soudainement une pensée qui lui rappela que, peut-être, le ninja pouvait avoir une idée à lui donner à propos de sa situation.

"Au fait Iwao, tant que je te tiens"

Littéralement. Sa main aggripa l'avant bras du nippon fermement. Les yeux de Wao firent le chemin main de Mattie, poignet de Mattie, épaule de Mattie, regard de Mattie, et malgré son sourire ses yeux disaient très fort je vais te peter les doigts. Ce que monsieur Ollivander ignora superbement, sachant pertinemment que le nippon n’en ferait rien. Étant… littéralement à son service.

"Oui ?" Demanda le japonais d’une voix imitant une profonde joie d’aider son prochain.

" J’ai besoin d’un avis. "
" Rapport à ? "
" Molly. Weasley. "

Cette fois Iwao ne retint pas sa grimace. Il avait plus que très envie de la tuer. C’était d’ailleurs Eiji qui avait du formellement lui interdire, “pour le moment” qu’il avait du ajouter pour s’assurer que son impulsif de cousin ne décide pas de quand même venir lui retailler les oreilles.

" Les bois de Beauxbatons. "
" Quoi ? "
" Quoi ? "
" De quoi tu parles ? "
" … de rien, de quoi toi tu parles ? "
" Je pense… je crois que je devrais lui parler. Elle ne le fait pas toute seule, j’y comprends rien. J’ai besoin de réponses. "
" Oh. Tu veux que je lise ses pensées ? Ou que je l’interroge… autrement ? "
" Mais t’es un grand malade. "

Iwao pouffa, honnêtement amusé sur le coup.

" Tu veux quoi de moi si c’est pas l’interroger ? "
" Si tu voulais lui parler en sachant qu’elle fait tout pour t’éviter, tu ferais comment ? "

Iwao haussa les épaules et n’hésita même pas ni ne sourcilla en répondant.

" Facile. Je la trouve à un endroit discret où je sais absolument qu’elle se trouvera, et puis je l’assomme avant de l’emmener dans un endroit encore plus discret, de préférence insonorisé et dont elle ne va pas s’enfuir. "

" Je vais pas kidnapper Molly. " il dit, tout en pensant intérieurement que c’était certainement un excellent plan en effet, surtout connaissant la demoiselle. Elle allait bien trouver un moyen de ne pas lui parler, autrement.

" Tu m’as demandé ce que moi je ferais. Je t’ai répondu. Maintenant si tu as tout ce que tu voulais… " le regard d’Iwao coula vers la main qui lui tenait toujours le bras avant de revenir aux yeux du frère de Kassie.

" Ça va, je vais me débrouiller. Merci quand même, tu peux y aller. "

Merci ducon, ah pardon, Maitre Ducon. Tout doux Wao, tout doux.
Et c'est donc sans se faire plus attendre que le ninja fila rejoindre ses "amis", et que Matthew s'en retourna à sa journée. La fin des cours approchant, il avait à peu près éclairci ses idées et s'était décidé sur ce qu'il souhaitait faire. Il sortit presque le premier de la classe, quitta l'université à grands pas, et transplana à quelques pas de chez les Weasley, où il patienta. Il savait qu'aujourd'hui, Molly se rendrait chez ses parents pour diner. Ici, il ne la louperait pas. Et puis il n'y avait pas grand monde autour, en plus. Le temps que la demoiselle arrive, il attendait bras croisés, faisant une nouvelle fois tourner le film de ce qui était passé et de ce qui pouvait être à venir, cherchant par quel bout prendre les choses. Après un moment, il regarda Molly descendre du magicobus, et attendit que le véhicule soit reparti pour l'appeler.

" Hé ! Molly ! "

Sa voix avait peut-être été plus forte que prévue, un peu plus sèche aussi. Mais la colère lui avait pincé le coeur en la voyant, et c'était un peu plus fort que lui. C'est un peu trop fort qu'il lui attrapa le bras en lui disant de le laissr faire, et il transplanna à nouveau, les entrainant tous les deux jusqu'à son endroit sur où il savait qu'ils ne seraient pas dérangés, l'appartement des Ollivander à Pré-au-Lard. En arrivant, il lâcha la rousse un peu trop brusquement, qui s'étalla au sol. Mais plutôt que de l'aider à se redresser, luttant contre l'irritation qui revenait vraiment facilement, il s'empressa d'aller allumer les lumières.

Elle... Ne le regardait pas. Toujours pas. Elle ne disait rien, et restait là à fixer le putain de sol. Quoi ? Elle avait peur de lui maintenant ? Il avait fait le premier pas, non ? Ils étaient là, tous les deux, c'était facile maintenant. Mais elle ne disait RIEN. Il était sérieusement en colère maintenant, alors qu'il ouvrait la bouche pour parler.

" Alors ? Tu n'as rien à me dire ? Pas d'explications à me donner ? "

Mais après un timide regard vers lui, elle s'empressa de détourner les yeux une nouvelle fois et de rester complètement muette. Ce qui était vraiment plus blessant que ce qu'il aurait cru. Matthew croisa vaguement les bras, avant de venir poser sa main sur ses yeux une seconde. Il laissa couler... quoi ? Trois ? Cinq minutes ? Et c'est très long, quand on ne dit rien. Puis il souffla, et reprit, sur le même ton.

" Trouve quelque chose à me dire, Molly. Tu me dois au moins ça. Qu'est-ce qui t'a prit ? A quoi tu pensais ? Et pourquoi c'est a MOI de te courrir après, hein ? " Ok ça, c'était peut être pas très juste, considérant qu'elle avait essayé pendant l'été de le contacter... " Je suis quoi pour toi, un veracrasse ? Je croyais qu'on étais amis. Ou j'ai rêvé ? T'as la moindre idée de ce que j'ai vécu ? De ce que tu m'as fait ? Mais putain, regarde moi ! Je suis pas dehors, je suis DEVANT TOI ! J'essaye, Molly, j'essaye très fort là ! "

Et puisqu'elle ne répondait pas immédiatement, il claqua des doigts devant son visage.

" Allô, Weasley ? "

La rousse avait sursauté, comme s'il l'avait tirée d'une intense réflexion. Pas empathique pour un sous là maintenant, il avait seulement résisté très fort à l'envie de lever les yeux au plafond en voyant sa réaction. Elle regardait... Ses doigts. Et c'était toujours pas une amélioration de son point de vue. Mais l'instant d'après, enfin, il entendit sa voix, pour la première fois depuis si longtemps dirigée directement vers lui. Juste un mot. Mais le bon. A la seconde où il l'entendit prononcer ces six lettres, il sentit un poids énorme s'envoler de ses épaules, et il comprit que c'était tout ce qu'il avait eu besoin d'entendre depuis des semaines. Il serra les dents, très fort, en l'entendant partir en sanglots et en la voyant s'accroupir au sol. C'était... Douloureux, de la voir comme ça, maintenant que la colère était passée. Il ne voulait pas la voir si malheureuse.

Mais bien évidemment, il n'en avait pas fini avec sa leçon de morale, et il n'allait certainement pas régler toute cette absurde situation en la prenant dans ses bras pour lui dire que tout allait s'arranger maintenant, puisqu'ils allaient discuter et redevenir les meilleurs amis du monde. Nan, ça c'est bien pour les roux de Poufsouffle. Lui, il allait plutôt rester là, croiser les bras, et regarder par sa fenêtre - oh faut faire les vitres - le temps d'arrêter de se sentir mal à l'aise. Et puis il verrait pour être sympa, après l'avoir bien trempée dans son jus. Surement que Yara les aurait frappés tous les deux si elle avait été là. Mais bien heureusement, la demoiselle n'avait aucune idée de ce kidna- ... de ce rendez-vous secret.

Il avait l'impression de sentir une boule dans sa gorge, et même s'il faisait tout pour l'ignorer, ça commençait à devenir sérieusement gênant. Machinalement, il vint tirer sur le col de son T-shirt comme pour l'agrandir, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit.

Et puis, vint sa question a elle. C'était au tour de Matthew d'être silencieux en fixant dehors. C'est qu'il se sentait un peu con d'un coup, parce que bien que ce soit logique, il ne l'avait honnêtement pas vu venir celle là. Pas maintenant, pas déjà, pas comme ça. Il avait faillit lui rétorquer et en quoi ça te regarde ? Mais c'est justement ça qui l'avait figé. Parce que du coup... Il avait une petite idée d'où ça lui était venu, cette réaction épidermique. Son regard coula doucement sur Molly alors qu'en plus de ses bras croisés il serrait maintenant les poings, faisant joliement saillir ses muscles qui s'écrasaient contre la veste en cuir moulante qu'il portait. Si il savait... Que devait-il lui répondre ? Simplement éviter le sujet comme avant n'était plus franchement une option. Mais il ne pouvait pas non plus être juste complètement ouvert et transparant avec elle. Pas après sa réaction à la Garden Party, pas avec Edward dans le vent, pas... alors que ce n'était pas seulement sa vie qui était en cause, mais aussi celle de sa soeur chérie. Elle était officiellement une Gaunt aux yeux du monde, mais d'avoir grandi avec des "Ollivander" faisait pencher positivement la balance pour elle. Et même s'il avait eu envie d'en parler pour de vrai avec Molly, ça aurait été risqué d'empirer la situation pour Kassie, peut-être, éventuellement. Et ça ce n'était pas envisageable. Et le voila donc qui tournait en rond dans sa propre tête. Que répondre ? Il soupira finalement, avant de se détourner de Molly pour faire quelques pas dans la pièce. Oui, je savais. Non, je n'en avait aucune idée. Qu'est-ce qui sonnait le mieux ? Qu'est ce qui était plausible ?

" Oui, Molly. C'est ma petite soeur, evidemment que je le savais. " il laissa couler un court silence avant de reprendre. Maintenant cependant, sa voix s'était mille fois plus adoucie, et il sonnait plus patient et à même d'avoir une discution sans crier. Avant que l'évitente question qui suivait n'arrive, il enchaina. " Est-ce que t'es entrain de me dire que t'es pas venue me parler parce que... quoi... Je t'ai pas dit qu'on avait une Gaunt dans la famille ? Pour l'amour de Merlin, Molly, t'as vu ta réaction chez Chasnel ? J'ai rien dit parce que ce n'est pas MA vie qui était en ligne de mire. Elle a été pourchassée par des gens qui se prétendaient ses amis. C'est MA petite soeur, c'est MOI qui l'ai vue grandir, pas des dégénérés d'une famille qui n'existe plus que dans les histoires pour faire peur aux enfant. Cette information regardait mon frère, ma soeur et moi, personne d'autre. Justement pour éviter ce genre de réaction. Comme si c'était la faute de Kassie ce qui est arrivé aux..."

Il se coupa avant de prononcer le nom "Potter". Parce qu'après les Potters, d'autres noms suivaient, dont celui de Molly, et il n'allait pas rentrer dans ce jeu là. Il s'arrêta enfin de tortiller pour reporter son attention sur la demoiselle, et finalement, s'approcha d'elle pour lui tendre la main.

" Lève toi, j'ai un canapé tu sais. T'es pas bien là. Me force pas à te porter. "

On te voit rougir, Molly. Fais pas exprès de pas bouger pour te faire porter.

Ce qu'il venait de dire... Est ce que ça sonnait un peu comme des excuses ? Pas vraiment, hein. Plutôt comme des reproches, encore. A croire qu'il la voulait rempante la Weasley, pour demander pardon. Mais c'était plutôt qu'il défendait ses réations, à lui, puisque bien entendu, ils ne pouvaient pas avoir raison tous les deux.

Allait-il rester là longtemps, la main tendue, planté comme un con à la fixer sans bouger ?

Peut-être bien, puisque tout son corps avait voulu réagir et qu'il l'avait retenu à temps.
D'abord, bien entendu, couper une phrase avant la fin, quand cette fin était si évidente n'empêchait pas la principale concernée par l'affaire de comprendre, et donc, d'y réagir. Et si le nom des Potter il l'avait tut, pour ne pas y faire suivre celui des Weasley, et des autres ; elle, en revanche, y était allée tout droit. Comme pour lui rappeler une leçon qu'il n'avait pas le droit d'oublier. Et au fond, bien entendu, il savait. Seulement voilà, ce n'était pas si simple. Pas tout blanc ou tout noir. Pas juste un nom sur trois.

Alors à sa question qui était venue ensuite, il avait eu envie de lui rétorquer : parce que tu es mon amie, j'ai l'air d'un dangereux psychopathe pour toi ? Et bien entendu, ça s'était soldé en un vague soubresaut de son iris, alors que pas un muscle ne bougeait sur son visage. Avait-il l'air. Une drôle de question, quand on y regardait de plus près. L'air, c'était peut-être juste ce qui lui manquait.

Comment il savait ? Il ne savait pas. Est-ce que son frère, sa soeur et lui finiraient tous fous furieux, enfermés à Azkaban ? Allez savoir. Lui était persuadé que non. Après tout, ils n'étaient pas les méchants de l'histoire. N'est-ce pas. ...

Elle attendait une réponse, Molly, il le savait bien. Son petit air torturé, ses sourcils froncés. Ce n'était pas une question rhétorique, ça appelait à développer, et avec des mots s'il vous plait. Mais ça, il allait devoir broder autour. Parce que de la demi vérité, ici, c'était impossible. Et quoi de mieux, pour détourner l'attention d'une question qu'il voulait esquiver que d'appliquer la menace formulée ?

Ben quoi ? Vous la voyez debout, vous, Molly ? Parce que Matthew, non. Il la voit par terre. Et au lieu de répondre, il se baissa, et attrapa la petite boule rousse comme il put, forçant à s'en faire mal au dos pour la soulever dans ses bras comme on attrape un enfant qui fait un caprice, et c'est un bras dans le dos un sous les genoux qu'il commença à l'emmener jusqu'au canapé plus loin. Il la reposa là, ou plutôt, la laissa tomber là, sur les moelleux coussins, avant de s'affaler à côté d'elle à son tour. Et il fixa droit devant lui.

" ... Je n'ai pas voulu minimiser ce qui est arrivé à ta famille, Molly. Ou a... tous les autres. Je voulais seulement dire que c'est du pa-... Huh. C'est pire. Je... Voulais simplement dire que ce qui est du passé n'est pas la faute de Kassie. "

Mais je comprends ce que tu me dis ? Non ? Et on évite complètement l'autre partie ? Non parce que pas sûr que l'avoir portée sur un canapé suffise à détourner la rousse de son idée, tu sais Matthew ?

Il n'avait pas pu s'empêcher d'avoir un demi sourire. Générationnel, hein Molly ? C'était pas mal comme histoire, ce qu'elle lui racontait là. Il ne se souvenait pas exactement d'une enfance à crucio des moldus à tout va, mais l'image était drôle. L'image, s'entend, de Molly qui le racontait. Pas l'image de torturer des moldus. Quoi que ? Y'en a, des fois... Enfin ! Il ne dit rien cependant tout de suite, attendant qu'elle enchaine. Et la suite... Changea son sourire en quelque chose de plus tendre, alors qu'il retournait ses yeux verts sur son amie. Cette confiance qu'elle avait en lui... C'était comme un gros boost de bonheur, quand elle était là. Ça coulait de source. Alors à quoi bon jouer le saumon à remonter le courant à l'envers, hein ? C'était juste pénible.

Je n'aurais pas dû attaquer ta soeur. Non, en effet. Elle n'aurait pas dû. Mais là, on en était déjà à avoir compris le pourquoi, et travailler sur le comment éviter que ça se reproduise. On en était à pardonner, et avancer.

Et puis, sa question. Il détourna les yeux vers le mur à nouveau, avant de croiser les bras. Un instant, il sembla réfléchir sincèrement. Puis il retourna ses yeux vers Molly pour la fixer, sérieusement. Ses yeux passèrent une seconde de trop sur ses lèvres pâles, avant d'assurément s'encrer dans ses pupilles chocolat.

" On est proches, Molly. Tu le sais très bien. Faut vraiment que je te le dise ? ... Je... Je te l'ai dit, ce n'est pas une histoire de confiance en toi, ce n'était juste pas à moi de... " il se coupa, son regard glissant vers le sol un instant, lèvres ouvertes sur sa phrase morte. Ses sourcils se froncèrent avant qu'il revienne la regarder et reprendre. " Je te respecte assez pour ne pas vouloir te demander de mentir pour moi. Et ce secret là... N'était pas un secret pour rien. Je savais ce que ça aurait pu te faire ressentir, Molly. Et je ne voulais pas que tu sois mal à l'aise, ou blessée. Je n'aime pas quand tu vas mal. J'ai sans doute eu tord, mais je voulais surement te protéger de la vérité, aussi. "

Eh bah, on est à deux doigts de la déclaration en bonne et due forme là non ? Non ? ... Bon, ok, il en fait un peu beaucoup parce que faut bien couvrir le caca avec des violons, mais y a du vrai, là-dedans, et pas qu'un peu en plus. On a dit, les demi-vérités, c'est quand même vachement pratique, ça fait le café.

Il manquait tout de même encore trois petits mots là. Trois, c'était pas tant, et pourtant, ça ne semblait pas prêt à vouloir sortir. A la place, et peut-être parce que c'était plus facile que de rester trop sérieux, Matthew avait esquissé un sourire et fit mine de hausser un sourcil.

" Et puis tu comprends bien que je ne peux pas raconter à n'importe qui que je garde des moldus enfermés dans ma cave pour entrainer Kassie à l'endoloris. Ça fait mauvais genre. "

Non mais je vous jure, il se croit hilarant là.

Avoir assez confiance en elle. Elle parlait de confiance. Matthew l'entendait, et comprenait, bien sûr. Evidemment qu'il comprennait, clair comme de l'eau de roche. Mais ce nom, cette identité qu'ils partageaient a trois, c'était sur une autre échelle que celle de la confiance. C'était une histoire de camps. Et Molly, toute meilleure amie qu'elle soit, n'était pas dans ce camps là, pour ne pas dire qu'elle en était a l'opposé. Au fond, le problème était ailleurs. Moi aussi, Molly, je voudrais pouvoir te faire assez confiance pour te raconter toute ma vie, il pensera. Même si, a dire vrai, même avec toute la confiance du monde, il y a des choses qu'il ne dirait pas. Il n'y avait qu'à voir Kassie, à qui il ne mentait jamais. Certes. Mais certaines choses n'arrivaient cependant jamais jusqu'aux oreilles de sa soeur, d'autant qu'il le pouvait. Alors voilà, Molly, tu vois au fond, le problème ce n'est pas toi, ou sa confiance en toi. C'est une éducation, une manière de penser, de fonctionner. C'est une histoire qui se dresse entre vous, c'est un héritage, c'est un engagement. Le problème là, c'est tout un tas de choses qui commence par "il était une fois", et dont le héros de l'hitoire n'est pas le garçon devant toi.

Matthew avait haussé un sourcil quand Molly avait commencé a déraper sur le sujet Kassie, mais n'avait pas relevé, parce que le but ici, pour lui aussi, c'était d'avancer. Et si ça devait en passer par l'écouter dire des âneries, ça peut-être qu'il pouvait le supporter. Plus, c'était sûr, qu'il ne supportait ce silence pesant entre eux depuis l'été. Alors il avait fait sa blague, elle avait essayé de ne pas sourire. Mais le charme oppérait, et Matthew sentait doucement le noeud autour de son cou se desserer. Il avait brillamment réussi a se sortir de là, non ? Oui. Oui, bravo. Mais bien sûr, la vie ce n'est jamais simple, et ce n'est jamais ce qu'on attend. Alors voilà, elle avait posé une question. Une de plus, et le regard vert de l'ancien serpentard plongé dans celui de son amie avait vascillé un tout petit peu. Pas assez pour qu'elle ne le remarque, bien sûr. Et le sourire qu'il lui faisait, il n'avait pas bougé non plus. Mais c'est a l'intérieur que quelque chose avait bougé. Quelque chose de sombre, qulque chose qui faisait que regarder Molly droit dans les yeux pour lui mentir ne serait pas, au final, si difficile que ça.

" Aucun squelette qui ne soit nécéssaire d'être partagé, non. Promis. "

Et le sourire s'étirera un peu plus, après ce subtil maniement des mots pour mentir tout en se laissant une marche de manoeuvre... Si jamais. Parce que, Molly l'avait dit non ? Ce n'était pas le genre de secret qui en restait un. Un jour, le plus lointain possible; elle apprendrait que ce petit "G" au milieu de leur nom n'appartenait pas seulement qu'à Kassie. Et ce jour là... Il verrait, ce jour là.

Ce qui lui importait, là, c'était récupérer sa relation là où il l'avait laissée, et si possible terminer rapidement cette conversation. Des fois que la rousse ait d'autres intelligentes questions à lui poser... Il finirait par être a court de pirouettes a force. Alors il fera ce qui, généralement, marchait plutôt bien. Et attrapant une main de la jeune femme, il la tirera pour venir la blottir contre lui. Il serrera son étreinte, perdant une seconde son nez dans ses boucles rousses, avant de lui souffler d'une voix plus basse.

" Je te pardonne, Molly. Redeviens mon amie, tu veux ? Tu me manques. "

Respire Molly. Respire. Et Matt, c'est pas joli joli de jouer avec les sentiments d'une femme. Même si y'a du vrai dans ce que tu viens de lui dire.

Ca avait assez bien marché, sa tactique. Fini les questions, bonjour les retrouvailles.

Bien sur, la petite phrase qu'elle lui avait soufflée piquait un peu. Pas de secrets entre eux ? Ha. Quelle belle blague. Encore une fois, ce n'était pas elle le problème. C'était simplement que certaines informations n'étaient pas pour ses oreilles.

Contre la rouquine, Matthew sentait doucement un calme chaud le gagner. C'était cette agréable sensation de quand on met enfin la dernière pièce du puzzle sur lequel on travail depuis des jours, et que tout est parfaitement emboîté. Ca lui aura presque tiré un soupire. Mais la petite voix le la miis lui fera étirer un sourire en coin, alors que doucement, il la détachait de lui.

"Nah, j'ai une meilleure idée. Bouge."

Rapidement, il se tournera, montant une jambe sur le canapé. Il glissera pour venir poser sa tête sur l'accoudoir. Sa jambe appuyée contre l'assise, l'autre le pied toujours au sol, il tirera a nouveau la pauvre demoiselle sur lui, de sorte qu'elle vienne poser sa tete sur son torse. Et comme ça, il glissera ses doigts dans ses cheveux, et commencera à lui faire des papouilles.

" J'avais pas super envie de te rendre a ta famille, de toute façon. " il dira, riant ensuite de sa propre bêtise.

Oui. Lui aussi, il voulait juste retrouver un de ces moments calmes qu'ils partageaient, avant la Garden Party. Et puis, très franchement, il avait pas besoin d'avoir un si gros ego pour savoir qu'il était une meilleure compagnie pour la soirée que la famille de sa meilleure amie...