Ça faisait quelques jours que je n’étais pas tout à fait à l’endroit, ni totalement en envers. Mais assez pour que Rozé qui était inquiète comme les poux m’aient suggérée de prendre un peu de temps pour moi. Généralement ça se traduisait par ma planche à dessin, quelques travaux pour ma famille, dont une bague sur laquelle je me devais de sertir une pierre alchimique dans un sertissage en forme ovale. Et puis, il y avait Norine qui était revenu avec un flyer; fiesta chez les magilines ce soir et depuis la rentrée, je n’avais raté absolument aucune fête de ce qui était finalement l’attribution à un groupe. Disparate en presque tout, c’était un amalgame de visages inconnus dont la majorité étaient sous Translatione, à moins bien sur qu’il ait la bouche fermé ou ouverte à faire autre chose que discuter. Dans tous les cas, c’était un bon endroit pour rencontrer des gens, échanger, se faire connaître et officiellement briller. Alors même si elle n’était pas dans une très très grande forme, rien ne l’empêcha de se rendre à cette soirée, après avoir pris connaissance des notes de cours qu’une collègue lui avait envoyé tout en dînant avec ces deux cousines chéries, il fût décrété que j’irai seule, vu que l’une et l’autre avait des plans pour la soirée. Alors au moins, l’avantage c’est que je n’aurais pas besoin d’attendre Norine pour rentrée et donc si je sentais le blues me prendre personne ne chercherait à me retenir.  Le désavantage c’était que ma dernière soirée c’était fini sur un lit à l’hôpital, de quoi vouloir y aller tout doucement cette fois-ci.  

C’est son long manteau en cuir rouge bourgogne bien bouclé et ces bottes agencés montant jusqu’en en des genoux qu’elle se balade à travers la foule. On détache la ganse mais sans le retirer pour autant. En voilà quelques embrassades, après avoir croisée quelque personne qui s’inquiète de ne pas m’avoir vu depuis le début de la semaine. Ça s’accompagne du fait que je suis radieuse; comme si l’un de l’autre ne pouvait pas s’agencer; mais je souris et débute à étancher ma soif de contact social tout en restant avec des têtes connues. Ma robe au dessin au motif abstrait tout comme tout ce que je porte fais clairement rayonner la salle de couleur alors que la thématique en clairement dans les tons chromatiques de noir, blanc et gris d’une masse de chandail à capuche sans plus de style que d’intérêt. N’empêche que j’essaie de calmer la nervosité qui m’assaille un bref instant en profitant du fait que ça se drague total sous mes yeux et que ma place n’est clairement pas à assister au spectacle, ni même y participer. Je me détourne un instant, profitant de l’attention d’un élève plus loin et d’aller le rejoindre en soulignant à ceux que je quitte qu’on se reverra peut-être plus tard. Et quand mes pas s’enlignent bien droit vers ce mec; je bifurque. Je suis pas d’humeur à finir plaquer le dos contre le mur à me faire dévorer les amygdales ce soir – vu que c’est vraiment ce qui m’attends si je m’approche trop de celui-là. C’est que ces intentions sont des plus clairs; elles l’ont toujours été. Et son lit, n’est vraiment pas si loin, alors autant éviter de se remettre dans une posture délicate qui me donne absolument pas envie pour le moment. Je souris, lève mon verre dans sa direction et quand il fais un pas encore vers moi, c’est direction vers un endroit plus clame, ou il ne penserait pas me trouver, habituellement, vu que je suis toujours entouré de milles personnes, vers ou je me dirige.

Je m’arrête à la hauteur du comptoir, avant de passer derrière une fille qui est assis dessus et espéré que la couverture sera un minimum assez pour empêcher qu’il décide de vouloir m’y étaler, avant de finir par ouvrir la bouche. Et puis, c’est toujours un peu plus malaisant de venir couper une conversation entre deux personnes. Toi et moi; on va devenir copine. Parce que lui, pour le moment, ça me tente autant que d’avaler un sachet de poudre de verrue avec de l’eau. Autant, pas plus. Parce que plus, c’est vraiment trop pour le qualifier, parce qu’il est quand même pas mal comme mec. Juste pas ce soir.

Hello. - Allo! Oui, toi. Je sais tu es choqué que je m’adresse à toi sans te connaître. C’est que tu as l’air assez gentille pour me sauver de se faux pas et que je suis assez déterminée. - Moi, c’ezt Maxmilianna. C’ezt la première foiz que je te voiz, ici!

Comme si je passais mes journées dans les locaux des magilignes… Je m’y serais probablement fait à la longue mais le bonheur m’avait été donné de partager un appartement avec mes deux cousines chéries. Et je plaque mes hanches sur le comptoir, avant de tendre la main pour actionner l’eau de l’évier et me remplir un verre pour contrebalancer l’alcool que j’ai déjà dans les veines depuis quelques temps déjà. C’est que j’ai pas vraiment eu besoin de me servir depuis que je suis rentrée; on s’en est chargé pour moi. C’est cela être une princesse. Et puis, je me hisse sur cette chaise surélevé, en croisant une jambe sur l'autre, dévoilant l'une de mes jambes infiniment longue, tout en sirotant mon eau sans bruit. Mais je la fixe. Ils zont bons ? Parce quitte à prendre des kilos, autant que ça soit pour une bonne raison.