Lazar avait ramené un anneau qu’il affectionnait beaucoup, un anneau qui était un cadeau de sa famille. Un bijou très utile pour les duels. Pour le moment, le bulgare n’en avait jamais eu l’utilité dans le monde extérieur. S’il avait bien remarqué depuis quelques années l’agitation dans le monde magique, et notamment dernièrement ce qui s’était passé avec l’éradication d’un mystérieux culte, lui n’avait jamais eu à prendre part à des affrontements. Somme toute, il était plutôt inexpérimenté face à la vie réelle, aux réels dangers. Cet anneau lui serait peut-être salvateur un jour, qui sait ? Maximilianna observait l’anneau attentivement et indiqua qu’il ne provenait pas des ateliers de sa famille. Fort dommage.  

« Tu as tout compris, c’est bien un anneau de puissance. Tu es vraiment douée. » souligne-t-il d’un ton sérieux.

Déduire tout cela en quelques secondes d’observation était impressionnant pour le jeune homme. Lui n’était pas un expert en bijou. Elle, elle suivait des cours de politique tout en apprenant l’héritage de sa famille. Lazar lui tirait son chapeau.  

« Elargi oui. C’est vraiment impressionnant ce que tu arrives à observer à l’œil nu. Il s’agit bien d’un cadeau reçu par un membre de ma famille, une tradition passée la majorité, on reçoit un anneau comme celui-ci. En fonction du caractère du jeune adulte, les effets magiques peuvent différer. »

Max était intelligente et douée, cela se percevait clairement dans cette discussion. Lazar en était on ne peut plus convaincu, elle ferait une alliée et amie de choix. Dans ce monde qui se veut ouvert et presque sans frontière, à quelques limites près, se trouver une amie dans l’Europe plus occidental serait une aubaine. Il ne deviendrait pas pour autant mielleux et resterait qui il est. Jamais il ne changerait son comportement juste pour une alliance. En revanche, il pouvait s’ouvrir à cette sorcière, ne plus paraître aussi froid qu’il ne l’est en général. Sans pour autant paraître faible, il reste un jeune homme au caractère dur.  

« De jours… Je vois. Cela n’empêche que je pourrai t’observer travailler au moins quelques dizaines de minutes ou heures ? J’imagine que cela doit être intéressant d’observer tout le processus. Ce n’est pas parce que je ne me passionne pas par la joaillerie que je ne peux pas m’intéresser à certains aspects. Tu fais partie d’une grande famille de joailliers, parmi les meilleurs, t’observer travailler serait forcément intéressant. » il lui adresse un léger sourire. Un carnet de commande fermé ? Il n’y a rien qui ne se négocie pas. Si Lazar veut quelque chose, il sait l’obtenir. « Je tâcherai de trouver un moyen de passer commande.»

Le jeune homme voulait louer le travail de la famille Stein tout en essayant de se rapprocher de l’une de leurs enfants. Même si le carnet de commande était officiellement fermé, cela n’empêchait pas qu’une grande famille comme les Romanov puisse tirer quelques ficelles pour passer devant. Lazar ne lui demandait pas non plus de se mettre à travailler dès le lendemain. S’il fallait qu’il passe par ses parents ou son grand-père pour obtenir ce qu’il voulait, il le ferait. Après tout, pourquoi lui refuserait-on quelque chose qui pourrait à terme créer une alliance ?  

« Je voudrai plutôt une création… personnalisée. Une création que tu réaliserai pour spécialement pour moi. C’est beaucoup plus efficace qu’un bijou créé pour la vente. Tu aurais carte blanche en fonction de ce que tu connais et interprètes de moi. Je ne vais pas te donner de directive alors que tu t’y connais bien mieux que moi. Collier, bague, bracelet, ce que tu veux, dans les matériaux que tu veux. »

Il n’allait tout de même pas lui imposer des méthodes de travail, elle s’y connaissait bien mieux que lui et serait plus efficace sans contrainte. Comme un sculpteur ou un peintre qui créer son œuvre, il doit le faire selon sa vision des choses et non selon celle d’un autre. Sinon on sent que la création n’est pas authentique. A son tour, Lazar devrait trouver quelque chose pour Saphyra… Cela serait probablement long de trouver un cadeau digne de sa personne, digne d’un échange avec une création réalisée par la jeune femme, mais il trouverait.  

Une nouvelle lettre arrive, décidément elle est très demandée cette jeune femme.  

« Bien je te donnes ça alors. »

Lazar lui mit à disposition une plume et de l’encre une fois arrivés au bureau. Il préférait ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas. Elle termina d’écrire sa note et il pu sortir tous les parchemins et livres qu’ils avaient à étudier pour terminer leur travail. Ils étaient prêts à s’y remettre.  

« Terminons cela en beauté pour avoir la meilleure note ! » encourageait-il avant d’attraper un parchemin pour en commencer la lecture.  

Malgré la fatigue, il était toujours aussi efficace. Surtout, il voulait vraiment se donner à fond. Une excellente note, la meilleure de la promotion serait un excellent moyen de montrer que leur travail commun fonctionne.